Une prime qui vaut 10 millions de dollars
En plus de ses offres arrogantes, qui proposent un gel salarial pour les deux premières années et des augmentations de 1 % pour les trois suivantes, le gouvernement de Philippe Couillard souhaite abolir la prime de rétention versée aux travailleurs des secteurs publics de Sept-Iles et de Port-Cartier. « Si la prime de 8 % est abolie, c’est 10 millions de dollars qui ne circuleront plus dans l’économie de la Côte-Nord. En tout, c’est 2500 travailleurs et travailleuses qui risquent de perdre 4500 $ en moyenne par année. Comment peut-on penser que ça n’aura pas d’impact sur l’économie locale ? », a questionné Guillaume Tremblay.
Le président du Conseil du trésor, Martin Coiteux, souhaite aussi toucher aux régimes de retraites des salarié-es du secteur public. Le scénario proposé ferait passer de 5 à 8 ans la période de calcul de la rente, augmenterait la pénalité actuarielle pour ceux qui souhaitent prendre leur retraite plus tôt et ferait passer de 60 à 62 ans l’âge de la retraite sans pénalité. « Selon le scénario proposé, certains retraité-es pourraient voir leur rente réduite de 30 %. Quand on sait que la rente moyenne d’un retraité se situe à 19 000 $ par année, on ose à peine imaginer l’impact sur leurs vieux jours et plus largement, sur l’ensemble de notre économie régionale », a dénoncé le président du Conseil central.
Une économie déjà fragile
La Côte-Nord est déjà fortement touchée par le ralentissement de l’industrie manufacturière et la baisse du prix des matières premières. Imposer à cette économie fragilisée un appauvrissement des travailleurs des secteurs publics serait irresponsable selon le président du Conseil central Côte-Nord. « L’économie de la région se divise en trois principaux secteurs. Le secteur des industries extractives et manufacturières, le secteur des services publics et le secteur commercial. Ils sont tous dépendants l’un de l’autre. Quand ça va mal dans un de ces secteurs, c’est certain que les effets néfastes se feront ressentir dans les autres domaines », a expliqué Guillaume Tremblay.
« Pour un gouvernement qui se dit en mesure de relancer l’économie et à la défense des régions, on a déjà vu mieux », a conclu le président du CCCN, Guillaume Tremblay.