Toujours en attente d’une convention collective depuis le 31 mars 2015, les professionnels de BAnQ (majoritairement des femmes) entendent ainsi dénoncer des écarts salariaux importants, pour des professions identiques, avec d’autres organismes gouvernementaux à prédominance masculine.
Ces expertes et experts culturels de l’État réclament aussi que le gouvernement réinvestisse massivement en culture, non pas uniquement en fonction de stratégies électoralistes. Des aides financières ponctuelles existent, mais elles ne comblent jamais les budgets culturels auxquels les organismes culturels comme BAnQ avaient droit dans les derniers budgets, ce qui atrophie son expertise en promotion de la culture.
Alors que BAnQ doit constamment déployer de nouveaux contenus, outils et services pour demeurer une institution culturelle en phase avec le présent et tournée vers l’avenir, son déploiement et son rayonnement sont gravement mis en danger, faute de moyens adéquats. De 2009 à aujourd’hui, BAnQ a dû composer avec des ponctions budgétaires de près de 15 millions $. À cela s’ajoutent six postes professionnels permanents récemment abolis, sans compter les postes occasionnels qui prennent fin prématurément. Les postes visés sont ceux de bibliothécaire, d’archiviste, d’agent culturel et d’agent de recherche. Il s’agit de la quatrième vague d’abolition de postes depuis 2009.
En parallèle, le SPGQ dénonce l’iniquité salariale qui frappe de plein fouet les organismes culturels gouvernementaux à prédominance féminine (comme le Musée d’art contemporain du Québec, le Musée national des beaux-arts du Québec, le Musée de la civilisation, Bibliothèque et Archives nationales du Québec et le Conseil des arts et des lettres du Québec). Ces organismes offrent des salaires moindres à leurs professionnels qu’à ceux d’organisations à prédominance masculine (comme Hydro-Québec, Investissement Québec et le Centre de recherche industrielle du Québec).
Pour une même profession, la comparaison des salaires - au maximum de l’échelle salariale des emplois - dans les organisations à prédominance féminine et dans les organisations à prédominance masculine révèle que les organisations à prédominance féminine se classent souvent parmi celles qui offrent les salaires les moins élevés. Par exemple, en comparant les salaires d’un agent de la gestion financière chez Hydro-Québec (organisation à prédominance masculine) à ceux offerts à BAnQ, au Musée de la civilisation et au Musée national des beaux-arts (organisations à prédominance féminine), l’analyse pointe un écart de plus de 17 000 $ favorisant Hydro-Québec.
En outre, il existe une disparité importante entre la rémunération de certaines catégories d’emplois à BAnQ et le secteur privé. Par exemple, en 2017, dans le secteur des technologies de l’information, l’écart de la rémunération globale des analystes de l’informatique et des procédés administratifs est d’environ 14 % pour le personnel au sommet de l’échelle salariale, et ce, en faveur des entreprises privées de 200 employés et plus au Québec. Cette situation affecte négativement l’attraction et la rétention du personnel.
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