Nous sommes tous des semeurs de haine, de division, car nous sommes gonflés d’envie et sommes prompt à juger notre voisin. Où cela nous mène-t-il ? Cela ne nous mène nulle part, cela n’apporte que plus de discorde, plus de violence et de haine.
Ce que je souhaite relever est que le Malin (evil), le diable n’est pas un être extérieur, le diable n’existe pas, nous sommes des diables, nous créons la division, l’envie est dans nos pensées, nous devenons mauvais, diaboliques dès que nous prêchons la haine, dès que nous dénigrons un autre être humain, dès que nous semons la division (la publicité est certainement un puissant outil à combattre), c’est la vérité nue ! L’étymologie grec de diable signifie qui désunit, qui inspire la haine ou l’envie : nous sommes loin du monde biblique.
Le diable c’est nous-même, le diviseur est en nous. Ne soyons point naïf, des chimpanzés organisent des commandos d’attaque, il n’y a pas de bonne nature corrompue par la société. Cette séquence de 2001 : une odyssée de l’espace représente pour moi le plus lucide raccourci cinématographique : d’un meurtre collectif à la station spatiale orbitale, un condensé de la culture humaine !
La bonne nouvelle c’est que l’amour aussi est en nous. La question est de savoir quelle partie de nous-même nous allons favoriser ? Il nous faut lutter contre notre envie, notre insatiable désir... il est dans notre cerveau, nos pensées. Nous devons chérir, soigner, élever le semeur de paix en nous, dans nos cœurs, nos âmes, collectivement car seul devant nos écrans (TV, net, pub) nous ne nourrissons que notre envie et donc notre admiration corrompue de haine inavouable.
La meilleur façon de nourrir l’amour est de le partager. Comprendre cela est une véritable apocalypse/révélation ! Quand nous comprenons que « je m’assassine moi-même quand je tue un autre être humain », quand je dénigre, dévalorise un autre être humain c’est moi-même que j’humilie, que je tue !
Pauvre assassin qui s’imagine monter au paradis en tuant d’autres hommes, qui s’imagine créer les conditions d’un monde plus juste en tuant d’autres humains, nous ne faisons que monter des murs et répandre le feu de l’Enfer sur Terre et surtout dans nos cœurs insatisfaits. La seule issue est de devenir canaux de paix, ouvrons nos cœurs et laissons entrer et sortir l’Amour sans retenue.
Bien sûr il n’est pas question d’accepter les injustices commises par quelques banquiers, les violences commises par des gouvernements, des multinationales. prenons nos responsabilités de citoyens et luttons sans relâche de la façon enseignée par Tolstoï et Gandhi, nous devons résister à notre désir mimétique, ne pas singer la violence de nos oppresseurs même s’il est tentant de leur retourner leur propre violence. Nous devons décider consciemment de résister non violemment, avec assertivité et amour-propre à notre propre violence bien que nous ayons à subir la violence d’autrui, nous devons accepter d’être écrasés par la violence des oppresseurs mais continuer de resister. Si nous cédions à notre propre violence, nous entrerions dans une crise mimétique qui nous entrainerait vers une escalade de la violence sans limite nous menant vers la destruction de nous même en tant qu’humanité (pas nécessairement en tant qu’espèce ). Prendre conscience de cette vérité représente une apocalypse/révélation. Je suis souvent fasciné par le miroir que ce renvoient deux camps qui s’affrontent, deux hommes qui s’entre-tuent, deux surperhéros qui se confrontent.
Je me souviens de ma déception lorsque je vis pour la première fois le film Predator avec : je m’attendais vraiment à ce qu’un visage d’homme voire son propre visage apparaisse sous le masque du « monstre » prédateur... cela aurait quasiment classé ce film de sous-genre militaire au rang de chef-d’oeuvre. Les films qui montrent explicitement le mimétisme des doubles qui s’affrontent sont malheureusement rares, Si vous en connaissez, ajoutez-les en commentaire. Merci.
Je pense que cette prise de conscience est nécessaire pour sortir du cycle de la violence.Il ne peut par ailleurs y avoir de paix sur terre sans cette prise de conscience, plus nous serons nombreux à accepter d’endurer la violence d’autrui sans la retourner, plus nous aurons de chance de déraciner la violence et entrer dans un nouveau paradigme pour l’humanité. Ce n’est pas facile, j’en sais quelque chose, à 50 ans je n’ai pas encore éradiqué toute colère en moi. Me taire est une option que je n’ai pas encore choisie.
PS : Princesse Mononoke est sans doute une des meilleures fables dénonçant le danger de cette montée aux extrêmes. Le titre original signifiant quelque chose comme sacrée vengeance. Au sens qu’il vaudrait mieux ne pas y toucher, pour des raisons logiques... la vengeance est un cycle sans fin, ni issue. Une lecture attentive de "La violence et le sacré" permet de mieux cerner comment les sociétés humaines ont cherché à l’éviter.