En juin dernier, le NPD s’est engagé à « rendre les logements plus abordables en protégeant les ententes qui existent déjà avec le gouvernement fédéral et offrir des mesures incitatives pour encourager la construction de 10 000 logements locatifs abordables ». Il a même chiffré ses engagements, en prévoyant près de 2,2 milliards $ en quatre ans afin de « soutenir et réinvestir dans le logement social » et 500 millions $ en 2016-2017 pour la construction de logements locatifs dits abordables.
Le FRAPRU se réjouit que le NPD veuille poursuivre le financement à long terme toujours accordé à 553 700 logements sociaux au Canada, dont 123 600 au Québec. Il se questionne cependant sur les « mesures incitatives » promises pour la construction de logements locatifs. « Quand le NPD promet des mesures incitatives, parle-t-il d’incitatifs fiscaux à des promoteurs privés pour qu’ils construisent des appartements ? Si c’est le cas, ça signifie que le secteur coopératif et sans but lucratif en sera automatiquement exclu. Ça signifie surtout que les locataires à plus faible revenu ne pourront bénéficier de telles mesures, puisque les loyers de ces logements seraient malgré tout beaucoup trop chers pour leurs moyens. Les 500 millions $ promis à cette fin seraient beaucoup plus utiles s’ils étaient investis en logement social », affirme François Saillant, coordonnateur du FRAPRU.
L’organisme se questionne par ailleurs sur les retombées de l’objectif de déficit zéro que s’est donné le NPD. « Si un gouvernement néo-démocrate peine à atteindre l’équilibre budgétaire, comme c’est prévisible, sacrifiera-t-il ses autres engagements, dont ceux en habitation », se demande M. Saillant qui « espère que M. Mulcair s’engagera fermement à ce que ce ne soit pas le cas ».