Édition du 17 décembre 2024

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Éducation

Les professeures, professeurs et maitres de langue de l'UQAM inquiets face aux effets des compressions dans les universités (FP-CSN)

MONTRÉAL, le 17 févr. 2016 - À l’annonce de compressions budgétaires supplémentaires, le corps professoral de l’UQAM est inquiet pour la poursuite de la mission universitaire et tient à rappeler la contribution de l’institution d’enseignement, de recherche et de création et les nombreux développements qu’elle a connus au cours des dernières années.

Il y a de cela 6 ans, l’UQAM était dans une situation financière catastrophique à la suite de mauvais investissements immobiliers. Or, le réinvestissement consenti à l’époque par le gouvernement — en même temps qu’il a diminué un peu l’écart qui séparait l’UQAM des autres universités en matière de financement — a permis à l’UQAM, avec l’effet de relance qu’il a induit, de développer des champs d’excellence d’enseignement, de recherche et de création. Entre 2009 et décembre 2014, la population étudiante a augmenté de 24 % ; la moitié du corps professoral a été renouvelé, de nouveaux programmes ont vu le jour, plusieurs centres de recherche et des chaires ont été créés et de nombreux prix (scientifiques, artistiques et littéraires) ont été accordés.

Neuf membres du corps professoral, parmi lesquels des titulaires de chaires, des directeurs et directrices d’institut et deux professeurs qui siègent au Conseil d’administration de l’UQAM ont mis de l’avant quelques-uns des champs d’études, de recherche et de création majeurs de l’université (l’environnement, les études féministes, les liens avec les communautés, les enjeux sociaux actuels, le Nord, les arts et les littératures numériques, les fondements mathématiques de la physique et de l’informatique, la chimie des matériaux, la climatologie). Ils ont également tenu à rappeler que l’UQAM, forte de plus de 40 000 étudiantes et étudiants, est l’une des composantes majeures du réseau universitaire québécois. C’est l’une des ressources que le Québec s’est donnée, à la fin des années soixante, pour rattraper son retard dans la formation postsecondaire par rapport aux grandes démocraties industrialisées.

« Résolument urbaine et populaire depuis sa fondation, véritable incubateur d’innovations (pour reprendre les termes de Pierre Jeanniot, le chancelier de l’UQAM), notre université s’est toujours fait un point d’honneur de conjuguer excellence et accessibilité, innovation et démocratie, créativité et humanisme », a insisté Michèle Nevert, la présidente du Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ), en guise d’ouverture. « Cette mission historique est toujours aussi pertinente, a-t-elle poursuivi, et le corps professoral de l’UQAM ne veut pas qu’elle soit mise en péril. Il s’inquiète à cet égard des effets engendrés par les compressions budgétaires ».

La veille, les quatre syndicats de l’UQAM : Syndicat des professeurs et professeures de l’UQAM (SPUQ), Syndicat de chargées et chargés de cours (SCCUQ), Syndicat des employées et employés (SEUQAM) et Syndicat des étudiants-es employer-es de l’UQAM (SÉTUE) se sont rassemblés sur la place Judith-Jasmin pour lire une déclaration s’opposant à toutes nouvelles compressions dans les universités québécoises. Ce faisant, ils ont dénoncé le projet de remplacer un financement public par une augmentation des droits de scolarité, quels qu’ils soient (incluant un financement provenant des étudiantes et étudiants étrangers), et réclamé un réinvestissement public immédiat dans les universités et le monde de l’éducation en général. Le texte de la déclaration a été envoyé mardi au ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, ainsi qu’aux députées et députés de l’Assemblée nationale.

Les membres du corps professoral présents à cette conférence de presse sont Marcos Ancelovici (Titulaire de la Chaire en sociologie des conflits sociaux), René Audet (Directeur de l’Institut des sciences de l’environnement), François Bergeron (Laboratoire de combinatoire et d’informatique mathématique), Rachel Chagnon (Directrice de l’Institut de recherches et d’études féministes), Yves Gingras (Titulaire de la Chaire en histoire et sociologie des sciences et membre du Conseil d’administration de l’UQAM), Michel Lacroix (Département d’études littéraires), Mélanie Millette (Département de communication sociale et publique), Louis-Claude Paquin (membre du Conseil d’administration de l’UQAM), Catherine Turcotte (Département d’éducation et formation spécialisées).

Le Syndicat des professeurs et professeures de l’Université du Québec à Montréal (SPUQ) regroupe les 1 140 professeures, professeurs répartis dans 39 départements et les 28 maitres de langue de l’UQAM. Il est affilié à la Fédération des professionnèles de la CSN, qui compte plus de 8 000 membres dans les secteurs de l’éducation et de la santé et des services sociaux, notamment.

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