« Le gouvernement libéral n’a pas tenu sa promesse d’adopter une approche équitable et équilibrée envers le mouvement syndical », a déclaré Ken Neumann, directeur national du Syndicat des Métallos, après que les libéraux aient voté contre le projet de loi C-234 qui en était à sa deuxième lecture à la Chambre des communes mercredi.
« En utilisant leur majorité pour empêcher que ce projet de loi soit étudié, les libéraux démontrent qu’ils s’opposent au principe de l’interdiction des travailleurs de remplacement », a ajouté M. Neumann.
« Ce gouvernement se range du côté des employeurs qui ont recours aux travailleurs de remplacement afin d’étirer les conflits de travail. Les libéraux ont choisi de maintenir une pratique qui prive les travailleurs de leur droit à la libre négociation collective. »
C-234, un projet de loi d’initiative parlementaire, proposait l’interdiction du recours aux travailleurs de remplacement dans les secteurs de compétence fédérale comme les transports, les communications, les banques et les mines d’uranium.
« Le projet de loi C-234 mérite une étude multipartite complète, à une époque où l’emploi de travailleurs de remplacement est devenu une industrie où sévissent des agences spécialisées dans le sabotage de syndicats et dans le placement de briseurs de grève », a souligné M. Neumann. « Pendant ce temps, des travailleurs poussés vers les piquets de grève peinent non pas à faire des gains, mais simplement à maintenir des conditions de travail et des salaires obtenus au terme de décennies de négociation. La réponse du gouvernement libéral est de bloquer le projet de loi. »
Selon M. Neumann, les arguments soulevés contre ce projet de loi étaient truffés d’idées fausses au sujet des relations de travail. Un député libéral, Rodger Cuzner, Secrétaire parlementaire de la ministre du Travail, a cité des commentaires émis par M. Neumann à l’occasion d’un débat portant sur un tout autre projet de loi pour renforcer un argument contre l’interdiction du recours aux travailleurs de remplacement.
« J’ai été secoué d’apprendre qu’un libéral de haut rang, qui prétend être du côté des travailleurs, a déformé mes propos à son avantage », a déclaré M. Neumann. « Ce député et le reste du caucus libéral peuvent bien croire que les employeurs ne provoquent pas de conflits de travail. À moins qu’ils aient eux-mêmes vécu la situation à laquelle ont fait face plusieurs de nos membres, ils ne peuvent pas imaginer l’angoisse et la vulnérabilité ressenties par les travailleurs quand ceux-ci essayent de défendre leurs droits. »
« Je suis tout à fait convaincu que les employeurs seraient moins enclins à mettre des travailleurs à la rue si on leur interdisait d’embaucher des briseurs de grève à notre place », a ajouté M. Neumann.
« Nous soutiendrons toujours tout effort ayant pour but de moderniser le Code canadien du travail de manière à protéger les travailleurs de sanctions arbitraires de la part de leurs employeurs. Nous remercions le NPD qui a non seulement présenté ce projet de loi, mais qui s’est battu pour qu’il fasse l’objet d’un débat factuel et honnête à la Chambre des communes. »