Tiré de Vientosur
FMI y BRICS : no volver a Bretton Woods23 octobre 2023
Michael Roberts
(Traduit de l’anglais par Ovide Bastien)
Après la Seconde Guerre mondiale, le FMI et la Banque mondiale sont devenus les principales agences de coopération internationale et d’action sur l’économie mondiale. Ces institutions sont issues des accords de Bretton Woods de 1944, qui ont défini le futur ordre économique mondial à mettre en place à la fin de la Seconde Guerre mondiale. À l’époque, le président états-unien Franklin Roosevelt avait prononcé ces paroles prophétiques :
« La période actuelle de l’histoire est riche de promesses et de dangers. Soit le monde évoluera vers l’unité et une prospérité largement partagée, soit il se divisera en blocs économiques forcément concurrents ».
Roosevelt faisait référence à la division entre les États-Unis et leurs alliés et l’Union soviétique. Cette « guerre froide » a pris fin avec l’effondrement de cette dernière en 1990. Mais 35 ans plus tard, les mots de Roosevelt s’inscrivent dans un nouveau contexte : entre les États-Unis et leurs alliés et un bloc émergent de nations du « Sud ».
L’ordre économique mondial adopté à Bretton Woods a fait des États-Unis la puissance économique hégémonique du monde. En 1945, ils étaient la plus grande nation manufacturière du monde, ils avaient le secteur financier le plus important, ainsi que les forces militaires les plus puissantes. De plus ils dominaient, grâce à l’utilisation internationale du dollar, le commerce et l’investissement au niveau international.
John Maynard Keynes a été fortement impliqué dans l’accord de Bretton Woods. À la suite de cet accord, il déclarait cependant que son « idée visionnaire d’une nouvelle institution visant à équilibrer plus équitablement les intérêts de pays créanciers et débiteurs avait été rejetée ».
Le biographe de Keynes, Robert Skidelsky, a décrit les conséquences de ce rejet :
« Naturellement, les États-Unis, grâce à leur puissance économique, obtenaient ce qu’ils voulaient. La Grande-Bretagne renonçait à son droit de contrôler les monnaies de son ancien empire, dont les économies étaient désormais soumises au dollar, et non plus à la livre sterling. Cependant, elle obtenait, en contrepartie, des crédits pour survivre, mais avec des intérêts à payer. »
L’accord ne représentait pas, Keynes déclarait au parlement britannique, « une affirmation de la puissance américaine mais plutôt un compromis raisonnable entre deux grandes nations ayant le mêmes objectif, c’est-à-dire restaurer une économie mondiale libérale ».
Les autres nations, bien sûr, furent ignorées.
Depuis lors, les États-Unis et leurs alliés européens dominent le FMI et la Banque mondiale, tant au niveau du personnel que des politiques. En dépit de quelques réformes mineures concernant le vote et la prise de décision au cours des 80 dernières années, le FMI continue d’être dirigé par le G7, ne permettant pratiquement pas aux autres pays de s’exprimer. Le conseil d’administration du FMI compte 24 sièges au total, le Royaume-Uni, les États-Unis, la France, l’Allemagne, l’Arabie saoudite, le Japon et la Chine disposant chacun d’un siège individuel - et les États-Unis ayant le pouvoir d’opposer leur veto à toute décision importante.
En ce qui concerne la politique économique, le FMI est peut-être surtout connu pour avoir imposé des « programmes d’ajustement structurel ». Les prêts du FMI étaient « accordés » aux pays en détresse économique à condition qu’ils acceptent d’équilibrer leurs déficits, de comprimer les dépenses publiques, d’ouvrir leurs marchés et de privatiser des secteurs clés de l’économie. La politique la plus largement recommandée par le FMI reste toujours de réduire ou de geler les salaires du secteur public. Et le FMI refuse toujours de réclamer des impôts progressifs sur les revenus et les richesses des particuliers et des entreprises les plus riches. En 2024, 54 pays seront en crise d’endettement et nombre d’entre eux consacrent plus d’argent au service de leur dette qu’au financement de l’éducation ou de la santé. Certains des cas les plus graves ont été mis en évidence sur ce blog.
Les critères de la Banque mondiale pour les prêts et l’aide aux nations les plus pauvres restent également dans le cadre de la vision économique dominante selon laquelle l’investissement public est fait simplement pour encourager le secteur privé à prendre en charge la tâche de l’investissement et du développement. Les économistes de la Banque mondiale ignorent le rôle de l’investissement et de la planification de l’État. Au lieu de cela, ils veulent créer « des marchés globalement compétitifs, réduire les réglementations concernant le marché des facteurs de productions et celui des produits, laisser disparaître les entreprises improductives, renforcer la concurrence, renforcer les marchés des capitaux... ».
Kristalina Georgieva vient d’être reconduite pour un second mandat à la tête du FMI. Elle parle désormais de politiques économiques « inclusives ». Elle affirme vouloir renforcer « la collaboration mondiale et réduire les inégalités économiques ». Le FMI prétend qu’il se préoccupe désormais des conséquences négatives de l’austérité fiscale, citant souvent la façon dont les dépenses sociales devraient être protégées des coupes par des conditions qui établissent des planchers de dépenses. Pourtant, une analyse d’Oxfam portant sur dix-sept programmes récents du FMI a révélé que pour chaque dollar que le FMI encourageait ces pays à dépenser pour la protection sociale, il leur demandait d’en réduire quatre par des mesures d’austérité. L’analyse a conclu que les planchers de dépenses sociales étaient « profondément inadéquats, incohérents, opaques et, en fin de compte, voués à l’échec ».
Jusqu’à récemment, le FMI considérait qu’une croissance plus rapide dépendait d’une productivité plus élevée, de la libre circulation des capitaux, de la mondialisation du commerce international et de la « libéralisation » des marchés, y compris des marchés du travail (ce qui signifie l’affaiblissement des droits des travailleurs et des syndicats). L’inégalité n’entrait pas en ligne de compte. Telle était la formule néolibérale de la croissance économique.
Cependant, l’expérience de la grande récession de 2008-9 et de la pandémie de 2020 semble avoir donné une leçon qui donne à réfléchir à la hiérarchie économique du FMI. Aujourd’hui, l’économie mondiale souffre d’une « croissance anémique »
Le FMI est donc inquiet. Selon Georgieva, la raison pour laquelle les principales économies connaissent un ralentissement et une faible croissance du PIB réel est la montée en flèche des inégalités de richesse et de revenu : « Nous avons l’obligation de corriger ce qui a été le plus grand problème au cours des 100 dernières années - la persistance d’une forte inégalité économique. Les recherches du FMI montrent qu’une plus faible inégalité des revenus peut être associée à une croissance plus forte et plus durable. » Le changement climatique, la montée des inégalités et la « fragmentation » géopolitique accrue menacent également l’ordre économique mondial et la stabilité du tissu social du capitalisme. Il faut donc agir, affirme-t-elle.
Au cours de la longue dépression de la décennie 2010, la mondialisation s’est fragmentée selon des lignes géopolitiques - environ 3 000 mesures de restriction des échanges ont été imposées en 2023, soit près de trois fois plus qu’en 2019. Georgieva est inquiète : « La fragmentation géoéconomique s’accentue à mesure que les pays déplacent les flux commerciaux et les flux de capitaux. Les risques climatiques augmentent et affectent déjà les performances économiques, de la productivité agricole à la fiabilité des transports, en passant par la disponibilité et le coût des assurances. Ces risques pourraient freiner les régions ayant le plus grand potentiel démographique, comme l’Afrique subsaharienne ».
Dans le même temps, la hausse des taux d’intérêt et des coûts du service de la dette pèse sur les budgets publics, ce qui réduit la marge de manœuvre des pays pour fournir des services essentiels et investir dans les personnes et les infrastructures.
Georgieva souhaite donc adopter une nouvelle approche pour son nouveau mandat de cinq ans. L’ancien modèle néolibéral de croissance et de prospérité doit être remplacé par une « croissance inclusive » qui vise à réduire les inégalités et pas seulement à augmenter le PIB réel. Les questions clés devraient désormais être « l’inclusion, la durabilité et la gouvernance mondiale, en mettant l’accent sur l’éradication de la pauvreté et de la faim ».
Mais le FMI ou la Banque mondiale peuvent-ils vraiment changer quelque chose, même si Georgieva le souhaite, alors que les États-Unis et leurs alliés contrôlent ces institutions ? Les conditions des prêts du FMI n’ont pratiquement pas changé. Il y a peut-être un allègement de la dette (c’est-à-dire une restructuration des prêts existants), mais pas d’annulation des dettes onéreuses. En ce qui concerne les taux d’intérêt sur ces prêts, le FMI impose en fait des pénalités supplémentaires cachées aux pays très pauvres qui ne sont pas en mesure d’honorer leurs obligations de remboursement ! Après une levée de boucliers contre ces pénalités, ces taux ont récemment été réduits (et non supprimés), réduisant ainsi les coûts pour les débiteurs de (seulement) 1,2 milliard de dollars par an.
Christine Lagarde, directrice de la Banque centrale européenne (BCE), était la précédente directrice du FMI. Au printemps dernier, elle a prononcé un important discours devant le Conseil américain des relations étrangères à New York. Lagarde a évoqué avec nostalgie la période qui a suivi l’effondrement de l’Union soviétique dans les années 1990, censée annoncer une nouvelle période de prospérité et de domination mondiale par les États-Unis et leur « alliance de volontaires ». « Après la guerre froide, le monde a bénéficié d’un environnement géopolitique remarquablement favorable. Sous la direction hégémonique des États-Unis, les institutions internationales fondées sur des règles ont prospéré et le commerce mondial s’est développé. Cela a conduit à un approfondissement des chaînes de valeur mondiales et, avec l’arrivée de la Chine dans l’économie mondiale, à une augmentation massive de l’offre de main-d’œuvre au niveau mondial.
C’était l’époque de la vague de mondialisation, de l’augmentation des échanges commerciaux et des flux de capitaux, de la domination des institutions de Bretton Woods, telles que le FMI et la Banque mondiale, qui dictaient les conditions de crédit, et surtout, de l’espoir que la Chine serait intégrée au bloc impérialiste après son adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001.
Cependant, cela n’a pas fonctionné comme prévu. La vague de mondialisation s’est brusquement arrêtée après la grande récession et la Chine n’a pas joué le jeu en ouvrant son économie aux multinationales occidentales. Cela a contraint les États-Unis à modifier leur politique à l’égard de la Chine, passant de l’« engagement » à l’« endiguement », et ce avec une intensité croissante au cours des dernières années. Ensuite, les États-Unis et leurs satellites européens ont renouvelé leur détermination à étendre leur contrôle vers l’est et à faire en sorte que la Russie échoue dans sa tentative d’exercer un contrôle sur ses pays frontaliers et d’affaiblir de façon permanente la Russie en tant que force d’opposition au bloc impérialiste. C’est ce qui a conduit à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Cela nous amène à la montée en puissance du bloc des pays du BRICS. BRICS est l’acronyme pour Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud, les premiers membres de ce bloc. Se tient maintenant à Kazan la première réunion des BRICS-plus avec ses nouveaux membres que sont l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie, les Émirats arabes unis (et peut-être l’Arabie saoudite).
La gauche est très confiante que l’émergence du groupe des BRICS modifiera l’équilibre des forces économiques et politiques à l’échelle mondiale. Car les cinq pays originaux des BRICS ont aujourd’hui un PIB combiné supérieur à celui du G7 en termes de parité de pouvoir d’achat (une mesure de ce que le PIB peut acheter au niveau national en termes de biens et de services). Et si l’on ajoute les nouveaux membres, cet écart se creuse encore davantage.
Il existe toutefois des mises en garde. Tout d’abord, au sein des BRICS, c’est la Chine qui fournit l’essentiel du PIB des BRICS (17,6 % du PIB mondial), suivie de loin par l’Inde (7 %), tandis que la Russie (3,1 %), le Brésil (2,4 %) et l’Afrique du Sud (0,6 %) ne représentent ensemble que 6,1 % du PIB mondial. Il ne s’agit donc pas d’un pouvoir économique équitablement partagé au sein des BRICS. En plus, si l’on mesure le PIB par personne, les BRICS font piètre figure, car même en utilisant des dollars internationaux ajustés à la parité des pouvoirs d’achat, le PIB par habitant des États-Unis s’élève à 80 035 dollars, soit plus de trois fois celui de la Chine, qui ne s’élève qu’à 23 382 dollars.
Le groupe BRICS+ demeure donc une force économique beaucoup plus petite et plus faible que le bloc impérialiste du G7. En outre, les BRICS sont très hétérogènes en termes de population, de PIB par habitant, de géographie et de composition commerciale. Les élites dirigeantes de ces pays sont souvent en conflit (Chine contre Inde, Brésil contre Russie, Iran contre Arabie saoudite). Contrairement au G7, qui a des objectifs économiques de plus en plus homogènes sous le contrôle hégémonique des États-Unis, le groupe des BRICS est disparate en termes de richesse et de revenu et n’a pas d’objectifs économiques unifiés - sauf peut-être celui d’essayer de s’éloigner de la domination économique des États-Unis et, en particulier, du dollar américain.
Et même ce dernier objectif sera difficile à atteindre. Comme je l’ai souligné dans des articles précédents, même si la domination économique des États-Unis dans le monde et le dollar a connu un déclin relatif, ce dernier reste de loin la monnaie la plus importante pour le commerce, l’investissement et les réserves nationales au niveau international. Environ la moitié du commerce mondial est facturée en dollars et cette part n’a guère changé. Le dollar a été impliqué dans près de 90 % des opérations de change mondiales, ce qui en fait la monnaie la plus échangée sur le marché des changes. Environ la moitié des prêts transfrontaliers, des titres de créance internationaux et des factures commerciales sont libellés en dollars américains, tandis qu’environ 40 % des messages SWIFT et 60 % des réserves de change mondiales sont libellés en dollars.
Le yuan chinois continue de gagner progressivement du terrain et la part du renminbi dans les opérations de change mondiales est passée de moins de 1 % il y a 20 ans à plus de 7 % aujourd’hui. Mais la monnaie chinoise ne représente toujours que 3 % des réserves de change mondiales, contre 1 % en 2017. Et la Chine ne semble pas avoir modifié la part du dollar dans ses réserves au cours des dix dernières années.
John Ross a soulevé des points similaires dans son excellente analyse au sujet de la « dédollarisation ». « En bref, les pays/entreprises/institutions qui s’engagent dans la dédollarisation subissent ou risquent de subir des coûts et des risques importants, » affirme Ross. « En revanche, il n’y a pas de gains immédiats équivalents à tirer de l’abandon du dollar. Par conséquent, la grande majorité des pays/entreprises/institutions ne se dédollariseront pas à moins d’y être contraints. Le dollar ne peut donc pas être remplacé comme unité monétaire internationale sans un changement complet de la situation internationale globale, pour lequel les conditions internationales objectives ne sont pas encore réunies. »
En outre, les institutions multilatérales qui pourraient constituer une alternative au FMI et à la Banque mondiale existants (contrôlés par les économies impérialistes) sont encore minuscules et faibles. Par exemple, la Nouvelle banque de développement des BRICS (NDB) a été créée en 2015 à Shanghai. Celle-ci est dirigée par l’ancienne présidente de gauche du Brésil, Dilma Rousseff. On entend fréquemment dire que la NDB peut fournir un pôle de crédit opposé aux institutions impérialistes du FMI et de la Banque mondiale. Mais il reste un long chemin à parcourir pour y parvenir. Un ancien fonctionnaire de la South African Reserve Bank (SARB) affirmait récemment que « l’idée que les initiatives des BRICS, dont la plus importante jusqu’à présent a été la NDB, supplanteront les institutions financières multilatérales dominées par l’Occident est une chimère ».
Et comme le soulignait récemment Patrick Bond : « Le groupe des BRICS trop souvent tient un discours de gauche mais agit concrètement à droite dans la finance mondiale. En témoignent non seulement son soutien financier vigoureux au Fonds monétaire international au cours des années 2010, mais aussi, plus récemment, la décision de sa Nouvelle banque de développement - censée être une alternative à la Banque mondiale - de geler son portefeuille russe au début du mois de mars, faute de quoi elle n’aurait pas conservé sa note de crédit occidentale de AA+ ». Et la Russie détient 20 % du capital de la NDB.
Les BRICS rassemblent un groupe hétéroclite de nations dont les gouvernements n’ont aucune perspective internationaliste, et certainement pas une perspective basée sur l’internationalisme de la classe ouvrière. Plusieurs d’entre eux sont dirigés par des régimes autocratiques où la voix des travailleurs compte peu ou pas du tout, ou par des gouvernements encore fortement liés aux intérêts du bloc impérialiste.
Revenons à Bretton Woods et à la prophétie de Roosevelt. De nombreux disciples modernes de Keynes considèrent les accords de Bretton Woods comme l’une des grandes réussites de la politique keynésienne dans la mise en place du type de coopération mondiale dont l’économie mondiale a besoin pour sortir de la dépression dans laquelle elle se trouve actuellement. Ce qu’il faut, en effet, c’est que toutes les grandes économies du monde se réunissent pour élaborer un nouvel accord sur le commerce et les monnaies, assorti de règles garantissant que tous les pays travaillent pour le bien de la planète. Deux Keynésiens du parti démocrate états-unien ont récemment argumenté « qu’il faut absolument adopter un autre type de vision du monde ». Pour comprendre cela, nous n’avons qu’à examiner les problèmes de notre époque, qu’il s’agisse de la crise environnementale, des inégalités de revenu et de richesse, ou de l’exclusion sociale... Concevoir un nouveau cadre économique mondial exige une concertation à l’échelle planétaire.
En effet, mais est-il vraiment possible qu’un amalgame de gouvernements qui exploitent et répriment souvent leur propre peuple, arrivent à résister à un bloc impérialiste dirigé par un régime de plus en plus protectionniste et militariste (avec Trump à l’horizon) ? Dans une telle situation, l’espoir d’un nouvel ordre mondial coordonné dans le domaine de l’argent, du commerce et de la finance est exclu. Un nouveau « Bretton Woods » équitable n’est pas sur le point de voir le jour au XXIe siècle, bien au contraire.
Revenons à Lagarde. Celle-ci affirme que ce sont « les forces économiques fondamentales » qui représentent « le facteur le plus important influençant l’utilisation des devises internationales ». En d’autres termes, d’une part, la tendance à l’affaiblissement des économies du bloc impérialiste, confrontées à une croissance très lente et à des effondrements pendant le reste de la décennie, et d’autre part, l’expansion continue de la Chine et même de l’Inde. La forte domination militaire et financière des États-Unis et de leurs alliés repose, en fin de compte, sur la très fragile base d’une productivité, d’un investissement et d’une rentabilité relativement faibles.
Voilà la recette d’une fragmentation et d’un conflit à l’échelle mondiale.
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