Les Artistes pour la Paix ont appuyé, en portant le carré rouge, la marche de 200 000 personnes le 22 mars dernier et l’HAUSSE-TIE de SHOW le même soir. À ces expressions extrêmement significatives d’un appui démocratique au mouvement de grèves étudiantes, le gouvernement a répondu en augmentant les prêts profitant aux banques et en haussant de 82% sur 7 ans les frais de scolarité (au lieu de 75% sur 5 ans).
Devant cette insensibilité gouvernementale, les Artistes pour la Paix ont néanmoins agi de façon responsable en multipliant les appels à la non-violence, notamment en aidant à l’organisation de la conférence de presse de la Ligue des Droits et Libertés dénonçant les brutalités policières le 4 mai au matin - avant même les accidents de Victoriaville. Ils en profitaient le même jour pour exhorter Gabriel Nadeau-Dubois, avant son départ pour Québec, à se souvenir de l’appel au compromis fait par Pierre Jasmin le 19 avril auprès de la CLASSE. C’est la voie du compromis que les étudiantEs ont cru emprunter de bonne foi le 5 mai, pour voir la partie gouvernementale rendre l’entente inopérante en la modifiant, en ignorant les ententes verbales et en humiliant sur la place publique la position étudiante modérée, avec des interprétations triomphalistes déplacées du premier ministre et de la ministre de l’Éducation.
Depuis le début, nous avons exigé avec la Fédération Québécoise des Professeures et Professeurs d’Université un moratoire envers la hausse des droits de scolarité au moins jusqu’en septembre, afin de favoriser un retour en classe rapide des étudiants de la FEUQ, de la FECQ, de la CLASSE et de la TACEQ. D’autre part, depuis des années les recteurs et le gouvernement ont refusé d’acquiescer à la demande légitime de la FQPPU d’appeler un conseil général démocratique sur les universités, pour plutôt favoriser des attitudes résolument antisyndicales, des facultés incubatrices d’affaires au mépris de l’écologie et de la paix mondiale, des hausses immodérées des salaires et des primes faramineuses de séparation des cadres, des nominations de présidents et membres de conseils d’administration hostiles à l’esprit universitaire et à la recherche fondamentale.
Nous appuyons aujourd’hui l’initiative du carré blanc pour dénouer la crise, en demandant au gouvernement d’assurer un retour en classe des étudiants dès lundi en prononçant un moratoire sur la hausse des droits de scolarité effectif dès aujourd’hui. Nous demandons en outre au gouvernement de procéder au plus tôt à une convocation d’états généraux sur l’éducation universitaire, cette fois sans ignorer les quatre organisations syndicales étudiantes ni les syndicats des professeurs et chargés de cours universitaires. Ces états généraux pourront aussi remettre en question les coûts sans fin des lourdes bureaucraties des ministères de l’Éducation et de la Culture (ce dernier a la responsabilité des Conservatoires).
Notre appui aux porteurs du carré blanc s’inscrit dans la défense de la paix sociale menacée d’une part par l’influence des groupuscules violents sur les manifestations étudiantes et d’autre part par les pouvoirs occultes de l’argent (mafia, etc.) infiltrant nos institutions bancaires et corporatives, ainsi que les partis au financement douteux.