Édition du 5 novembre 2024

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Le comité d’évaluation environnementale stratégique vise la mauvaise cible

C’est la pertinence et l’alternative au gaz de schiste qu’il faut d’abord étudier !

Saint-Léon-de-Standon, 28 octobre 2011 - L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) formule ses commentaires préliminaires suite à la lecture du Plan de réalisation du comité d’évaluation environnementale stratégique sur les gaz de schiste, publié aujourd’hui.

L’AQLPA reconnaît la pertinence d’une ÉES. Elle se questionne toutefois sur plusieurs aspects fondamentaux de celle-ci, dont en premier lieu l’angle de l’analyse.

D’emblée, l’AQLPA est sceptique à l’effet que le plan de réalisation de l’ÉES prévoit faire « l’objet du plus large consensus possible auprès des citoyens et des groupes environnementaux » alors que plusieurs représentants légitimes ont été exclus du comité, y compris celles et ceux qui avaient été reconnus à titre d’experts par le BAPE et alors que l’industrie et le gouvernement (promoteur) y sont encore majoritaires.

Selon André Bélisle, président de l’AQLPA, « il est plus que paradoxal de souhaiter la participation du public alors que les deux groupes d’intervenants ayant fait émerger le débat sur les gaz de schiste n’ont toujours pas de représentants au sein du Comité de l’ÉES. Rappelons qu’au moins 6 des 11 membres du comité de l’ÉES sont associés aux promoteurs (gouvernement et industrie), que plusieurs ont déjà exprimé un biais favorable envers l’exploitation et qu’aucun membre n’a exprimé de réticences face à cette industrie. Ce penchant prononcé pour le développement industriel de nos milieux ruraux biaise les réflexions du comité en raison de l’absence d’une réflexion critique sur le sujet. »

Plus préoccupant encore, cette absence d’expertise "terrain" signifie que malgré la bonne volonté des membres du comité, l’approche "clinique" de l’ÉES ne pourra qu’être invalidée parce que ne tenant pas compte de la réalité quotidienne des gens qui seraient grandement affectés par cette industrie.

Une évaluation mal ciblée

L’AQLPA croit que le gouvernement passe à côté des priorités de la société québécoise en ne centrant pas l’ÉES autour de la pertinence de l’ensemble du dossier (non seulement la pertinence socio-économique) et de l’alternative énergétique, entre autres le biométhane, l’économie d’énergie et l’efficacité énergétique. À l’instar de bien des groupes environnementaux et citoyens, l’AQLPA pense que la filière des énergies fossiles nuira au Québec, entre autres dans l’atteinte de ses objectifs au regard des changements climatiques et de la qualité de l’air, en plus de nuire à un réel passage vers les énergies renouvelables, dans une optique qui évite d’industrialiser ses milieux ruraux et de créer des risques inutiles à l’agriculture, à l’eau et à la stabilité des sols.

L’AQLPA réitère sa demande :

* d’intégrer les experts/représentants désignés par le milieu environnemental et citoyen légitimes ;

* d’imposer un moratoire complet jusqu’à la fin de l’ÉES, y compris dans les régions qui ne sont pas touchées actuellement par l’ÉES

* de recentrer le devis autour de la question de la pertinence sociale, économique et environnementale, de même que l’alternative énergétique, en tenant compte de l’impact des divers choix énergétiques sur l’eau, le territoire, les risques et le respect des lois démocratiques ;

* de soutenir la participation des citoyennes et citoyens, ainsi que des groupes qui ont au cours des derniers mois démontré que leur participation est essentielle dans la réflexion collective sur la filière des gaz de schiste.

L’AQLPA formulera d’autres commentaires suite à l’analyse approfondie du Plan de réalisation.

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