Édition du 17 décembre 2024

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Canada

Le Canada doit maintenant écouter les avertissements des Indiens de la diaspora

Montréal, QC, Toronto, ON. 19 Septembre 2023. Le Premier ministre Trudeau a accusé le gouvernement indien d’être impliqué dans le meurtre du leader sikh canadien Hardeep Singh Nijjar près de Vancouver en juin dernier et le Canada a expulsé le chef des services de renseignement indiens à Ottawa en guise de représailles.

Le Premier ministre Trudeau a déclaré : "L’implication d’un gouvernement étranger dans le meurtre d’un citoyen canadien sur le sol canadien est une violation inacceptable de notre souveraineté".

Un ancien conseiller du Premier ministre
<https://www.france24.com/en/america...> a déclaré que l’Inde avait rejoint "le groupe des nations qui assassinent des opposants politiques" à l’étranger, à l’instar du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi en Turquie en 2018.

Pendant ce temps, au cours de l’année écoulée, les organisations diasporiques d’Asie du Sud et d’autres organisations de la société civile ont tiré la sonnette d’alarme et appelé le gouvernement Trudeau et l’opposition à tenir compte de la dangereuse accumulation de soutien à l’ethnonationalisme hindou de l’actuel gouvernement de l’Inde sur le sol canadien. Mais ces alertes sont restées lettre morte.

En novembre dernier, Chandra Arya, membre du groupe parlementaire libéral, a hissé un drapeau sur la colline du Parlement, un symbole politiquement chargé
<https://www.lapresse.ca/debats/opin...> qui est associé à une organisation paramilitaire hindoue d’extrême droite, le RSS (Rashtriya Swayamsevak Sangh), étroitement lié au Bharatiya Janata Party (BJP), le parti politique nationaliste hindou du Premier ministre indien Modi. Dix-sept organisations de la société civile ont écrit au Premier ministre Trudeau <https://indiacivilwatch.org/condemning-the-saffron-flag-on-parliament-hill-ottawa/ et aux chefs de l’opposition pour leur faire part de leur profonde inquiétude à ce sujet. Ces lettres sont restées sans réponse.

En août, une manifestation a eu lieu à Ottawa, en solidarité avec le fascisme hindutva en Inde et au Canada <https://www.mediacoop.ca/node/119163> . Les manifestants se sont rendus au
bureau du Premier ministre et ont remis symboliquement une lettre signée par 80 organisations de la société civile, dont de nombreuses organisations de la diaspora indienne au Canada. Cette lettre demandait au Canada de condamner publiquement et catégoriquement la discrimination
systématique, l’incitation au génocide
<https://bridge.georgetown.edu/wp-co...> , le harcèlement et la violence dont sont victimes les minorités religieuses
et d’autres groupes opprimés en Inde, notamment les musulmans, les chrétiens, les dalits, les peuples autochtones adivasi et les sikhs, ainsi que les Cachemiris. La manifestation a montré que les préoccupations en matière de droits et d’égalité dépassent les frontières, rappelant ainsi
que l’action collective reste essentielle à la sauvegarde de ces valeurs.

Et que les politiciens indiens qui ont publiquement appelé au nettoyage ethnique et incité à la violence génocidaire contre la population minoritaire de l’Inde soient interdits d’entrée au Canada en vertu de l’article 35 de la loi sur l’immigration et la protection des réfugiés. La lettre demandait également d’identifier et d’enquêter sur les organisations, en particulier celles qui opèrent en tant qu’organisations caritatives au Canada et qui sont des façades pour les organisations de la
droite hindoue. Toute organisation dont il s’avère qu’elle encourage les discours de haine, la discrimination ou la violence doit être immédiatement interdite et son statut d’organisation caritative doit être révoqué. Mener une enquête approfondie sur le parti au pouvoir, le Bharatiya Janata Party (BJP) de l’Inde, et sur ses agences qui s’ingèrent dans la politique et les institutions canadiennes, comme l’a signalé le conseiller à la sécurité nationale du Canada. Il s’agit notamment de surveiller leur influence dans les institutions canadiennes et sur les plateformes en ligne, et de prendre les mesures juridiques appropriées pour contrer leur programme de division et de discrimination. Cette lettre est également restée sans réponse.

L’influence du nationalisme hindou supprime également l’expression politique, artistique et universitaire. L’année dernière, la cinéaste Leena Manimekalaii
<https://www.cbc.ca/news/entertainme...> , basée à Toronto, a reçu des milliers de messages de menace, des menaces de
mort et de viol, et a été traitée d’hindouiste pour avoir projeté son film "Kaali". Le même député, Chandra Arya, a également dénoncé le sentiment hindouiste. Le haut-commissariat de l’Inde au Canada est intervenu en publiant un communiqué de presse
<https://twitter.com/HCI_Ottawa/stat...> réprimandant ceux qui avaient projeté le film de Mme Manimekalai. Tout ceci met en évidence la nature suprématiste hindoue de l’actuel gouvernement indien. Il harcèle les universitaires et les artistes. <https://www.cbc.ca/news/canada/acad...>

Des personnes soutenant le nationalisme hindou du gouvernement indien ont créé une pétition destinée à la Chambre des communes, appelant le Canada à reconnaître ce que l’on appelle l’"hindouphobie". Ils cherchent à promouvoir un programme visant à persécuter, traquer, délégitimer <https://thewire.in/rights/disastrou...> et réduire au silence ceux qui dénoncent le gouvernement indien pour ses violations des droits de l’homme et ses violences à l’encontre des minorités, qui sont bien documentées.

Les parlementaires canadiens ne doivent pas légitimer la politique de la haine qui se fait passer pour de la victimisation. Ils doivent enfin reconnaître ce qui se trouve sous leur nez.

Le Canada doit se tenir aux côtés des peuples opprimés de l’Inde, notamment les musulmans, les Dalits, les chrétiens, les sikhs, les Cachemiris et d’autres. Nous demandons instamment au gouvernement canadien de prendre des mesures concrètes :

a) condamner publiquement la violence et la persécution de ceux qui résistent à la suprématie hindoue, soutenues par l’État, et demander des comptes à l’État indien ;

b) défendre les droits des minorités religieuses et des communautés opprimées en Inde ;

c) interdire au Canada les organisations qui sont affiliées au RSS et qui le financent, ainsi que la promotion de la haine qu’elles font ;

d) veiller à ce que les accords commerciaux entre le Canada et l’Inde soient subordonnés au respect des droits de l’homme et à la protection des communautés vulnérables ;

e)prendre des mesures concrètes au Canada et dans le monde pour mettre fin à la surveillance étatique transnationale et au vigilantisme.

Source

CERAS (Centre sur l’asie du sud)

Collectif d’action de la diaspora sud-asiatique (SADAC)

Justice pour tous Canada

SADAN - South Asian Dalit Adivasi Network- Canada

Documents pertinents

La lettre commune signée par plus de 80 organisations peut être consultée
ici
.

Réseau RSS au Canada, NCCM et WSO, 2023 :
https://www.nccm.ca/wp-content/uploads/2020/03/RSS-Report-2023.pdf

Une copie de ce communiqué avec les références complètes (liens) est également disponible à l’adresse suivante.

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