Un terrain miné avant la pandémie
À l’instar de nombreux établissements de soins au Québec, la gestion de la main-d’œuvre du CIUSSS dépendait de la grande flexibilité et la mobilité de la main-d’œuvre. Cette dépendance entrait en totale contradiction avec les principes de gestion d’une pandémie. « Nos membres travaillent sur un territoire sensible de l’île de Montréal où les besoins de santé sont criants, et le CIUSSS est rapidement devenu le centre de référence aussi bien pour le dépistage que pour le traitement des personnes atteintes par la COVID-19, dans un contexte où le déplacement du personnel était la solution unique pour l’employeur et où les deux tiers des postes en prévention et contrôle des infections étaient vacants, tout était là pour que le CIUSSS perde le contrôle ! », souligne Françoise Ramel, présidente par intérim du FIQ-SPSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.
Entre confusion et contamination
L’employeur a pris du temps à informer correctement les membres et le syndicat au sujet des équipements ou bien à propos de l’organisation de la main-d’œuvre. Ce n’est que presque 2 mois après le début de la crise, que l’employeur a rencontré le syndicat pour présenter le plan de délestage des salariées en adaptation à la crise. « L’engagement des professionnelles en soins a été immédiat et sur l’ensemble des 380 salariées du CIUSSS déplacées sans leur consentement, seulement 5 professionnelles en soins ont manifesté un refus. Nous étions extrêmement en colère d’entendre François Legault prétendre que les professionnelles en soins fuyaient la situation. Au contraire, si elles n’avaient pas été là, la catastrophe aurait été encore plus grande ! Il y a bien eu 628 professionnelles en soins en arrêt de travail, mais c’est parce qu’elles avaient contracté le virus ou avaient été en contact avec des personnes infectées. », affirme Françoise Ramel.
Une première vague qui a laissé des séquelles
Les professionnelles en soins ont été confrontées à un très grand nombre de décès au même moment où l’arrêté 2020-007 et plusieurs autres ont été mis en place par le gouvernement pour avoir les salariées entièrement disponibles. « Imaginez la situation, en même temps qu’elles affrontaient sur le plan professionnel des situations dramatiques, elles étaient contraintes à sacrifier leur vie privée et à s’exposer elles-mêmes à cette nouvelle maladie. Je suis certaine que personne ne calcule le coût humain de cette expérience. Nos membres s’attendent à des changements importants dans leurs conditions de travail pour être en mesure de surmonter une seconde vague ! », insiste Françoise Ramel.
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