Les Montréalais pourraient bientôt perdre le seul hôpital francophone de l’ouest de l’île. C’est la menace qui plane suite à la décision de l’Agence des services de santé de Montréal de retirer cet établissement du CSSS Dorval-Lachine-LaSalle et de l’intégrer dans la structure du Centre universitaire de santé McGill (CUSM). Et ce transfert pourrait s’effectuer dès le 1er avril prochain selon les documents de la direction du CSSS.
Une situation qui inquiète les employés, « D’abord, nous n’avons aucune garantie quant au maintien du service en français pour la population puisque rien n’est prévu à ce chapitre. Puis, on nous intègre à un méga-hôpital anglophone ce qui va poser toute une série de problèmes, affirme Christiane Laberge, présidente du syndicat des employés du CSSS Dorval-Lachine-LaSalle (SCFP 2881).
On sait très bien ce qui va se produire. Nos employés, unilingues francophones à 85 %, ne pourront postuler aux postes du CUSM car ils exigent le bilinguisme. Par contre, les employés actuels du CUSM vont pouvoir postuler chez nous. Au bilan, les francophones connaîtront un recul et d’ici cinq ans l’hôpital Lachine aura perdu son statut réel d’hôpital francophone. » Le syndicat souligne de plus que cette intégration forcée va provoquer des tensions et des difficultés inutiles dans le transfert des dossiers, la langue de rédaction des devis médicaux, les notes des médecins, la liste de rappel des employés temporaires, etc.
Pour contrer cette éventualité, un comité de relance a été mis sur pied et le SCFP demande au ministre de la Santé, Philippe Couillard, d’intervenir pour conserver le statut français de l’hôpital Lachine. « On veut bien être affiliés au CUSM, mais on ne veut pas être gobés pour ensuite disparaître, lance Christiane Laberge. La différence est de taille, avec une affiliation la collaboration existe, mais l’hôpital Lachine conserverait son propre CA, son directeur général, sa propre gestion des ressources humaines. Les médecins qui viendraient chez nous travailleraient en français, les secrétaires ne seraient pas forcées d’être bilingues et de faire des traductions,etc. C’est le jour et la nuit ! Et ça sauvegarderait le seul centre hospitalier francophone de cette partie de Montréal. »
Source : http://scfp.qc.ca
30 janvier 2008