« Le projet de loi et les amendements proposés ne font vraiment pas la job. Nous revendiquons depuis déjà trop longtemps une modernisation de nos lois en santé et sécurité du travail dans le but de protéger adéquatement toutes les travailleuses et tous les travailleurs du Québec. Ce qui est sur la table ne va pas dans le sens de nos revendications et, pour plusieurs secteurs d’activités, cela constitue un net recul et met clairement en danger la santé et la sécurité des travailleurs et des travailleuses. C’est ironique de parler de modernisation alors qu’il s’agit clairement de reculs. S’il y a des reculs en prévention, il y a également de nombreuses attaques envers l’indemnisation et la réadaptation des victimes de lésions professionnelles », s’indigne le président de la FTQ, Daniel Boyer.
Une entente brisée
« Il est important de se rappeler qu’au début du 20e siècle, les Québécoises et les Québécois ont conclu un accord avec le gouvernement et les employeurs. Ils abandonnaient leur droit de poursuivre les employeurs responsables d’accidents et de maladies professionnelles en échange d’une indemnisation adéquate. Le ministre nous propose aujourd’hui de revenir sur cette entente en limitant l’accès des victimes au régime d’indemnisation. Résultat : les employeurs maintiennent tous les avantages de cette entente et des milliers de victimes de lésions professionnelles devront trouver d’autres moyens pour survivre à la suite d’un drame. C’est inacceptable ! », ajoute le président.
Moins de prévention
En ce qui concerne la prévention, cela fait 40 ans que la FTQ et ses affiliés réclament que l’ensemble des travailleurs et travailleuses soit protégé de manière égale dans les milieux de travail. « Plutôt que d’instituer la mise en place des mécanismes de prévention dans tous les milieux de travail, le ministre a opté pour l’abolition d’une application minimum. C’est-à-dire que, désormais, tous les milieux de travail devront négocier avec leur employeur pour obtenir des mécanismes de prévention paritaires. C’est l’abandon du paritarisme et la judiciarisation de la prévention qui nous attend ! », ajoute Daniel Boyer.
La santé et la sécurité, ça ne se négocie pas !
La FTQ va continuer de se mobiliser afin d’exiger que le projet de loi no 59 contienne les amendements nécessaires pour répondre aux besoins des 4,5 millions de travailleurs et travailleuses du Québec qui sont directement touchés par ces lois. Si le ministre n’est pas prêt à répondre à nos demandes, nous ne le laisserons pas continuer de sabrer nos droits impunément. « Monsieur le ministre, une vraie modernisation ne peut pas aller en bas de ce qu’on a mis en place il y a 40 ans comme vous le proposez. La FTQ vous rappelle que vous avez des vies entre les mains ! La santé à rabais, on ne l’acceptera jamais. Le projet de loi tel que proposé est irrecevable ! », conclut le président de la FTQ.
Ce que la FTQ demande :
– Maintien des objectifs et des obligations de la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) et l’application des quatre mécanismes de prévention prévus à la LSST à l’ensemble des travailleurs et travailleuses du Québec sans distinction ;
– Maintien de la prépondérance du médecin traitant dans le processus de réparation et de réadaptation des lésions professionnelles ;
– Mise à jour de la liste des maladies professionnelles (présomptions) prévues à la LATMP basée sur la science ;
– Accès large et libéral au régime d’indemnisation afin d’en faciliter l’accès et éviter les délais juridiques.
Pour en savoir plus : www.sante-a-rabais.ca ou www.ftq.qc.ca/sante-a-rabais.
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