La FP-CSN participe ce midi à une manifestation devant les bureaux du ministère de la Santé et des Services sociaux à Montréal en appui à la rémunération de l’internat obligatoire de 1 600 heures en psychologie et en neuropsychologie et aux démarches entreprises par la Fédération interuniversitaire des doctorant.e.s en psychologie (FIDEP). Il s’agit en fait d’une année de travail à temps plein généralement effectuée dans le réseau public qu’il convient de rémunérer à sa juste valeur.
« Si les résidants en médecine reçoivent un salaire, pourquoi serait-il différent pour les psychologues ? Après six ans d’études universitaires et 700 heures de stage non-rémunérées préalables à l’internat, les doctorants accomplissent environ 80 % des tâches du psychologue dans le cadre de l’internat, rappelle Nancy Corriveau, vice-présidente de la Fédération des professionnèles de la CSN (FP-CSN). Comme organisation syndicale qui représente les psychologues du réseau public, nous reconnaissons la valeur de leur travail. C’est une question de principe de les rémunérer, mais c’est aussi une façon de leur permettre d’éviter d’étaler leurs études et de s’endetter trop lourdement. »
La FP-CSN souligne qu’il existe d’importants problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre dans le réseau public et que la rémunération des internes pourrait favoriser l’embauche de psychologues dans le réseau. Compte tenu de l’écart salarial identifié par le ministère de la Santé et des services sociaux en faveur de la pratique privée, il est évident que des étudiants ayant accumulé des dettes d’études durant de longues années ont tendance à opter pour la pratique privée, où la rémunération est avantageuse, en comparaison du réseau public.
« Nous avons identifié plusieurs pistes de solution pour pallier ce problème, dont l’amélioration de la prime aux psychologues, l’organisation du travail, l’encadrement des stages ou encore la rémunération de l’internat. Il faut mettre des mesures en place dès maintenant pour s’assurer que les services puissent continuer à être rendus dans le secteur public pour des personnes qui sont vulnérables et qui n’ont pas les moyens de payer pour un psychologue », insiste Nancy Corriveau.
Rappelons que la Fédération des professionnèles a fait part de ces revendications dans le cadre des travaux du comité sur la planification de la main-d’œuvre des psychologues. Cependant, les pistes de solutions demeurent en suspens à ce jour, puisque le groupe de travail n’a pas siégé depuis 2012. La FP-CSN a relancé le ministère de la Santé et des Services sociaux à plusieurs reprises afin de reprendre ces discussions et a profité du rassemblement pour interpeler une fois de plus le ministère.