Sur quels arguments repose cette position ? Selon l’article publié dans Le Journal de Montréal aujourd’hui, François Legault affirme que le cégep est « une maudite belle place pour apprendre à fumer de la drogue et à décrocher [sic] ». Mais il y a aussi de la drogue qui circule au secondaire et à l’université. Est-ce à dire qu’il faudrait aussi abolir ces ordres d’enseignement ?
Cette boutade démontre bien le peu de sérieux que l’on doit accorder aux propos de François Legault, dont l’analyse — si l’on peut parler d’analyse — ne résiste pas à l’épreuve des faits.
En effet, le Québec exerce une domination absolue sur le paysage canadien en matière d’obtention de diplômes postsecondaires, puisque, grâce principalement aux cégeps, 85 % des jeunes diplômés du secondaire poursuivent des études à ce niveau au Québec. En outre, 70 % des jeunes Québécoises et Québécois de 25 à 29 ans ont acquis un diplôme collégial ou universitaire. Au collégial uniquement, le Québec arrive au premier rang des provinces canadiennes, y compris dans le secteur technique.
L’obtention d’un diplôme collégial augmente de 15 % le taux d’emploi de ces jeunes et de 11 % leur rémunération par rapport à celle des diplômés du secondaire. « La très forte concentration de la population québécoise détenant un diplôme collégial contribue significativement à réduire les inégalités sociales parce qu’elle favorise l’expansion de la classe moyenne », explique Mario Beauchemin, président de la Fédération des enseignantes et enseignants de cégep (FEC-CSQ).
François Legault n’a pas encore formé son parti politique, mais il sent déjà le vieux. Dans le contexte sociopolitique actuel, le Québec n’a pas besoin d’un autre clown !