« Tous les jours, les parents nous confient leurs enfants et malgré cette grande responsabilité, nos conditions de travail ne sont pas à la hauteur de nos responsabilités. Notre salaire annuel varie de 20 000 $ à 25 000 $, nous n’avons pas d’assurance collective ni de régime de retraite, déclare Michel Paquin, président du syndicat. Et ce n’est jamais de gaieté de cœur que nous votons en faveur de la grève, mais l’impasse dans notre négociation actuelle ne nous laisse pas d’autre choix. Notre convention collective est échue depuis le 30 juin 2021 et les offres de l’employeur sont nettement insuffisantes pour vivre décemment. Nous vivons toujours un important problème d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre et la question des salaires est bien évidemment au centre de ce problème. »
Hier, le ministre de l’Éducation lui-même, Bernard Drainville, a déclaré que les conductrices et les conducteurs de transport scolaire doivent obtenir leur juste part du financement récemment octroyé par le gouvernement aux transporteurs.
« Lors de leurs récentes négociations avec le gouvernement, les transporteurs scolaires ont reçu des bonifications significatives de l’ordre de 15 à 30 % de leurs contrats, ce qui leur donne une nouvelle capacité de bien payer leurs conductrices et leurs conducteurs. Notre secteur vit toujours avec de graves problèmes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre, ce qui menace toujours le service de transport aux élèves que nous offrons tous les jours. Pour nous, il est temps que ça cesse et la seule solution, c’est de verser de bons salaires qui attireront des travailleuses et des travailleurs dans notre secteur », souligne Stéphanie Gratton, vice-présidente de la Fédération des employées et employés de services publics-CSN.
« Depuis près de 30 ans, les conductrices et les conducteurs de véhicules scolaires se battent pour une reconnaissance de leur difficile métier et, dans bien des cas, les salaires décents ne sont toujours pas au rendez-vous. Actuellement, les bris de service aux parents des élèves qui doivent se déplacer en autobus et les circuits en retard ou même annulés sont monnaie courante. On demande à ce monde-là de travailler selon un horaire coupé, de 6 h le matin à 18 h, de veiller sur 72 enfants derrière leur siège, de gérer la discipline et la possible violence, bref, on leur en demande énormément, eh bien ça, ça doit se refléter dans le salaire qui est versé », conclut Paul Lavergne, président du Conseil central du Cœur du Québec-CSN.
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