Le conseil d’administration de l’hôpital du Sacré-Cœur a fait le pire choix, hier soir, en donnant son aval au projet d’entente de transférer des chirurgies d’un jour à la clinique privée Rockland MD.
Le contrat n’est pas encore signé
Après que des citoyens et des représentants des syndicats eurent exprimé leur inquiétude quant à la privatisation de la chirurgie et demandé à nouveau aux dirigeants de l’établissement de discuter d’alternatives, le conseil d’administration a donné son feu vert au projet. Toutefois, le contrat entre l’hôpital et la clinique privée n’est pas encore signé, l’établissement se donnant un mois, selon les médias.
Les syndicats de la FSSS–CSN représentant les personnels des soins infirmiers et cardiorespiratoires, des bureaux et de l’administration, ainsi que des services paratechniques auxiliaires et métiers entendent utiliser les recours à leur portée afin d’amener l’hôpital à envisager d’autres solutions existantes. Selon les porte-parole des syndiqué-es et de la population, la pénurie d’infirmières qu’évoque l’hôpital pour justifier la privatisation de la chirurgie est un prétexte qui ne tient pas la route. En effet, d’autres moyens existent, dont une réorganisation du travail, des ententes avec d’autres hôpitaux, la stabilisation des équipes de travail, l’embauche de nouvelles diplômées, etc. Mais encore faut-il que les dirigeants de l’hôpital du Sacré-Cœur acceptent d’en discuter.
Manifestation
Avant la tenue du conseil d’administration, une manifestation réunissant des membres des syndicats CSN et de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé (APTS), ainsi que des représentants de la Coalition Solidarité Santé a eu lieu à l’entrée de l’hôpital. Les porte-parole des citoyennes et des citoyens, ainsi que des syndicats ont fait état des nombreuses questions soulevées par la privatisation de la chirurgie. Où Rockland MD trouvera-t-elle les infirmières dont elle a besoin, sinon à Sacré-Cœur et dans le réseau public ? Comment choisira-t-on les patients ? Qu’arrivera-t-il en cas de complication pour un patient traité à la clinique privée, qui fonctionne selon un horaire commercial ?
Détermination
À l’ouverture des portes de la salle Émilie-Gamelin, où a eu lieu la réunion du conseil d’administration, les citoyens et les employé-es ont fait une entrée remarquée en scandant des slogans démontrant leur détermination à faire échec à la privatisation.
**Ce qu’ils ont dit !**
Francine Lévesque, présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS–CSN)Francine Lévesque, présidente de la Fédération de la santé et des services sociaux (CSN)
« Tant et aussi longtemps que l’hôpital du Sacré-Cœur va poursuivre dans cette voie, il va nous trouver sur son chemin… « Avec des luttes citoyennes comme celle que nous menons ici, il est possible d’obtenir des victoires, comme on l’a vu tout récemment à Saint-Hyacinthe. Le conseil d’administration du Centre de santé et de services sociaux Richelieu-Yamaska est revenu, à notre grande satisfaction, sur sa décision de fermer le CHSLD Andrée-Perrault, ainsi qu’une unité d’hébergement au CHSLD d’Acton Vale. »
Gaétan Châteauneuf, président du Conseil central du Montréal-métropolitain de la CSNGaétan Chateauneuf, président du Conseil central du Montréal métropolitain (CSN)
« C’est une aberration ! Sacré-Cœur veut donner des opérations d’un jour au privé alors qu’il y a des salles disponibles. L’hôpital se sert de la pénurie d’infirmières pour aller vers le privé. C’est un mauvais prétexte. En allant dans le privé, la direction va accroître le problème de pénurie.
Vous (la direction de l’hôpital-ndlr) avez souligné à plusieurs reprises les bons résultats de l’établissement obtenus grâce au personnel… Dans ce cas-ci, j’ai l’impression que vous ne respectez pas beaucoup le personnel en refusant de discuter d’alternatives. En recourant au privé, vous n’avez pas l’impression que vous êtes en train de tirer dans le fond de la chaloupe ? »
Lise Danis, Syndicat des professionnel-les en soins infirmiers et cardiorespiratoires de l’hôpital du Sacré-Cœur (CSN)
« Avez-vous regardé s’il y a d’autres solutions ? Pourquoi ne pas vouloir s’asseoir avec nous pour discuter d’alternatives ? »
Robert Carrier, APTS
« Si Sacré-Cœur doit fournir les services préopératoires et postopératoires, quels services à la population coupera-t-on si on doit payer pour ça ? »
Sébastien Rivard, Coalition Solidarité Santé
« C’est un autre mauvais exemple à ne pas suivre. Ça va à l’encontre du droit à la santé, du caractère public de notre système et des valeurs d’universalité, d’équité et d’accessibilité. La direction manque de transparence dans cette affaire. »
Jean-Philippe Grad, vice-président de la FSSS–CSN, région de Montréal-métropolitain
« À quoi cela servira-t-il de développer, ici à Sacré-Cœur, des ressources humaines si elles partent ailleurs ? »
Source : CSN - 25 septembre 2007
Pour renseignements :
Claude Saint-Georges, Fédération de la santé et des services sociaux–CSN
Tél. : 514 598-2213
Michel Crête, Information–CSN
Tél. : 514 598-2454