Cette escalade de violence a suivi "l’élimination ciblée" du secrétaire général des Comités de résistance populaire, Zouheir al-Qaïssi, et d’un autre cadre des CRP, Mahmoud Hanani, tués vendredi après-midi par un raid israélien à l’ouest de la ville de Gaza. Un second raid, sur l’est de la ville de Gaza, a tué trois combattants des Brigades Al-Qods, la branche armée d’un autre mouvement radical, le Jihad islamique. Sept autres membres des Brigades Al-Qods, dont deux commandants locaux, ont péri ultérieurement dans des frappes aériennes —l’une en plein centre de la ville de Gaza, selon le Jihad islamique.
Cycle de représailles
Selon l’armée israélienne, quelque 90 roquettes et obus "de toutes sortes" se sont abattus en 24 heures sur le territoire israélien en provenance de l’enclave palestinienne. Au moins quatre personnes —dont trois ouvriers agricoles thaïlandais, d’après les médias— ont été blessées par ces tirs dans le secteur d’Eshkol (sud), selon les services de secours israéliens.
En représailles, l’aviation israélienne a lancé 13 attaques contre des "cibles terroristes", au cours desquels deux Palestiniens ont été tués samedi. Au moins 20 Gazaouis, dont un journaliste de l’agende de presse palestinienne Ma’an, ont été blessés par les raids qui se sont succédés sans interruption toute la nuit de vendredi à samedi, selon les services d’urgence de Gaza.
Contrer un attentat en préparation, selon Israël
Les CRP, les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, un groupe lié au mouvement Fatah du président Mahmoud Abbas, et les Brigades al-Qods du Jihad islamique ont revendiqué la plupart des tirs contre Israël vendredi. La branche armée des CRP, les Brigades Al-Nasser Salaheddine, a menacé Israël d’une "riposte foudroyante" après la mort de leur chef.
L’armée israélienne a affirmé dans un communiqué que les CRP étaient "responsables de la préparation d’une attaque terroriste qui devait avoir lieu via le Sinaï dans les prochains jours". "L’équipe faisait partie de l’infrastructure terroriste utilisée pour lancer des attaques via la péninsule du Sinaï et la frontière israélo-égyptienne".
Le Hamas rappelle le "droit du peuple à la résistance"
Dans un communiqué, le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a dénoncé samedi "une dangereuse escalade sans la moindre justification". "Le Hamas réaffirme le droit de notre peuple à la résistance et à se défendre lui-même face à cette agression israélienne", a-t-il ajouté. Le mouvement islamiste, qui contrôle Gaza, y impose une trêve de facto avec Israël, mais les combattants d’autres mouvements tirent ponctuellement des roquettes.Israël y riposte généralement par des raids aériens.
L’Union européenne a exprimé samedi sa préoccupation et exhorté toutes les parties à "éviter l’escalade" et à "rétablir le calme".