« Créer de la richesse afin de financer nos services publics, nous en sommes, indique Jacques Létourneau. Toutefois, le gouvernement devra s’attaquer aux problèmes des écarts de richesse. Se mettre au service de la classe moyenne ne peut se résumer à réduire les tarifs pour remettre de l’argent dans la poche des citoyens. Le gouvernement doit également s’assurer que la richesse créée soit équitablement redistribuée. »
La CSN salue le désir du nouveau gouvernement de faire de l’éducation une réelle priorité nationale, de valoriser l’ensemble du personnel de l’éducation et de mieux les rémunérer. Peu d’informations ont toutefois été partagées quant à l’enseignement supérieur. Le meilleur arrimage entre les collèges, les universités et les entreprises inquiètent la centrale syndicale quant à une éventuelle remise en question de la mission fondamentale de nos institutions d’enseignement supérieur.
En matière de services à la petite enfance, le président de la CSN se réjouit de l’intention de revenir à un tarif unique. Mais certaines déclarations du premier ministre l’inquiètent : « Il est faux de dire qu’une petite proportion des enfants de quatre ans fréquente un CPE. C’est près de 70 % des enfants de quatre ans qui fréquentent un service de garde régi. Malgré l’intention du gouvernement de créer des maternelles quatre ans de façon complémentaire au réseau de services de garde, nous sommes toujours préoccupés d’un éventuel affaiblissement du réseau de services de garde régis, en CPE et en milieu familial. »
En matière d’économie, le président de la CSN accueille favorablement l’intention de créer des pôles d’innovation dans l’ensemble des régions du Québec. Néanmoins, pour la CSN, « la protection de l’emploi local ne peut se résumer à exiger 25 % de contenu local lors d’appels d’offres. Après les mauvaises nouvelles qui s’accumulent, notamment en rapport avec les entreprises Bombardier Aviation, Rona, Sico, et Bombardier Transports hier, nous sommes d’avis que le gouvernement doit responsabiliser les entreprises établies sur notre territoire. Nous réitérons notre invitation au premier ministre de convoquer les organisations patronales et syndicales pour trouver des solutions à long terme qui nous permettront de conserver au Québec les emplois à 25 $, 30 $ l’heure qu’il désire promouvoir ».
La CSN aurait aimé avoir du premier ministre de meilleures assurances quant au financement du réseau de la santé et des services sociaux et à la valorisation de son personnel. « La grande inconnue demeure le financement du réseau, déplore Jacques Létourneau. Nous saluons la décision de François Legault de protéger le réseau de l’éducation, mais dans notre esprit, cette annonce aurait également dû s’appliquer à la santé. »
À la lumière des déclarations de François Legault en matière d’environnement, le président de la CSN s’inquiète d’un éventuel report des cibles en matière d’émissions de gaz à effet de serre. « L’objectif n’est pas de changer de cap ou de revoir nos stratégies. Il y a un consensus social à cet effet au Québec et le nouveau gouvernement doit travailler avec l’ensemble des acteurs concernés afin que nous puissions respecter nos objectifs. »
Enfin, le président de la CSN salue l’intention de M. Legault de respecter son engagement à revoir le mode de scrutin, et ce, dès la première année de son mandat. « Il y a également un consensus parmi la population à cet égard. Le premier ministre ne doit pas attendre l’unanimité de tous les partis pour légiférer en ce sens. Et il peut compter sur l’appui de la CSN pour aller de l’avant. »
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