L’année s’annonce difficile pour la centaine de travailleurs de l’usine de transformation du crabe Crustacés Baie-Trinité sur la Côte-Nord. Le travail a pris fin la semaine dernière et les prestations d’assurance-emploi accessibles aux travailleurs de la Côte-Nord cesseront à la fin novembre. « Après, c’est l’aide sociale qui en attend plusieurs, parce que des emplois, par chez nous, il n’y en a pas. Tout est au ralenti avec les mines qui ferment et la forêt qui est au point mort », explique la présidente de l’unité syndicale, Guylaine Marceau.
Signe de l’arbitraire du régime, les travailleurs de l’usine nord-côtière originaires de la Gaspésie auront quant à eux assez de chômage pour se rendre jusqu’à la prochaine saison au printemps 2017, leurs prestations étant calculées en fonction de leur lieu de résidence. « C’est encore pire cette année, parce qu’un nouveau découpage administratif tient compte des taux de chômage sur la Côte-Nord et dans le Bas‑Saint‑Laurent en même temps, ce qui diminue le nombre de semaines de chômage des gens de la Côte. Nos gens se retrouvent ballottés par des décisions administratives arbitraires », explique le représentant syndical Gilles Ayotte.
Le gouvernement fédéral doit se pencher sur la problématique des travailleurs saisonniers. « Si on croit à la vitalité économique de nos régions, si on tient à ce que le Québec soit un territoire habité, ça doit se refléter dans nos programmes sociaux. On ne peut pas laisser les gens des régions sombrer dans une misère prévisible à chaque année », ajoute Gilles Ayotte.
Un chantier sur la saisonnalité avait accouché en 2015 de recommandations pour soutenir les industries saisonnières. Il était notamment question de permettre un certain étalement des heures de travail, de permettre à des travailleurs saisonniers de retourner à leur emploi saisonnier même s’ils avaient trouvé un autre emploi entre-temps sans être pénalisés, d’offrir des formations pertinentes aux travailleurs saisonniers lors de périodes de chômage.
« La réflexion est bien avancée. Il est maintenant temps que les politiciens et les autorités responsables s’y penchent à leur tour sérieusement », ajoute Gilles Ayotte.