« C’est vraiment la fête des travailleurs et des travailleuses lorsque le Québec s’apprête massivement à voter contre les conservateurs et leurs politiques antisociales le lendemain d’un 1er mai ! » se réjouit Amir Khadir accompagné de tous les membres du comité de coordination de Québec solidaire. « Même M. André Arthur risque de perdre son siège. Si requis, Québec solidaire est disposé à l’aider dans la transition. Nous aurons besoin d’un chauffeur d’expérience pour notre autobus de tournée aux prochaines élections », ajoute-t-il en arborant un sourire espiègle.
Les Solidaires appuient la coalition du 1er mai qui a organisé le rassemblement pour dénoncer la privatisation des services publics, les entraves à la syndicalisation ou encore les cadeaux fiscaux aux plus riches.
« La situation sociale québécoise est de plus en plus préoccupante. Le lock-out au Journal de Montréal nous a rappelé que la loi anti-briseurs de grève devait être modernisée et améliorée. La fermeture d’Electrolux nous a invités à réfléchir à l’ineptie de subventionner les multinationales avec de l’argent public. Enfin, les tactiques de Couche-Tard pour éviter la syndicalisation de certains de ses employé-e-s nous oblige à redoubler d’efforts pour redonner le pouvoir et la voix qui sont dues aux travailleuses et aux travailleurs », déclare Émilie Guimond-Bélanger, porte-parole de Québec solidaire.
L’importance d’augmenter substantiellement le salaire minimum
Le 1er mai coïncide aussi avec l’indexation du salaire minimum. Pour Québec solidaire, cette augmentation n’est pas assez substantielle et ne peut amortir à elle seule les coûts de plus en plus exorbitants de la vie pour des milliers de personnes vivant une situation de pauvreté.
« Le recours aux banques alimentaires a augmenté de plus de 25% au cours des deux dernières années, affectant de plus en plus de travailleurs et de travailleuses gagnant un salaire insuffisant, ce qui n’est pas soutenable. Monsieur Charest se gargarise des belles performances économiques du Québec mais pourquoi n’en fait-il pas profiter le plus grand nombre au lieu de couper dans tous les services publics ?, se demande le député solidaire. Nous proposons au gouvernement de fixer immédiatement le salaire minimum au seuil de faible revenu pour une personne qui travaille à temps plein. L’objectif suivant serait de l’amener progressivement à 50% au dessus du seuil de faible revenu en prenant toutes les mesures fiscales requises pour ne pas nuire aux petites entreprises », affirme Monsieur Khadir.
Des propositions claires en faveur des travailleuses et travailleurs
Durant son congrès du mois dernier portant sur l’économie, l’écologie et le travail, les solidaires ont statué sur plusieurs enjeux liés au travail afin de proposer une véritable alternative aux politiques néolibérales en vigueur depuis plus de trente ans, en voici quelques exemples :
• Reconnaître la valeur du travail non rémunéré effectué majoritairement par des femmes
• Sanctionner sévèrement les entreprises qui licencient alors qu’elles sont en situation économique favorable
• Renforcer la loi anti-briseur de grève et son application pour empêcher qu’elle soit contournée
• Reconnaître à tous (y compris les étudiant-es) le droit de grève politique et de solidarité
• Réduire la semaine normale de travail à 35h pour la ramener ensuite à 32 heures
• Limiter strictement le recours patronal au travail à temps partiel involontaire et assurer aux salarié-es le droit de passage à un emploi à temps plein dès que possible
« Québec solidaire envisage plusieurs pistes de financement pour concrétiser toutes ces propositions. Avec un pallier d’impôt supplémentaire pour les revenus les plus élevés, la suppression des subventions et des cadeaux fiscaux aux grandes entreprises et un véritable virage vert, créateur d’emplois durables. Un gouvernement solidaire disposerait des marges de manœuvre nécessaires pour redonner ses lettres de noblesse à la notion de justice sociale. Et en ce premier mai, les travailleuses et les travailleurs méritent plus que jamais que l’on se batte pour que ce projet de société se réalise », conclut madame Guimond-Bélanger.