Le président de la FPPC-CSQ, M. Bernard Bérubé, n’en revient tout simplement pas de la tournure qu’ont pris les événements aujourd’hui, après plus de onze semaines de grève.
« Nos membres sont littéralement consternés par l’exclusion de la CLASSE des négociations. Ils ont l’impression que le motif invoqué par la ministre, pour en arriver là, ne tient tout simplement pas la route et lui sert plutôt de prétexte pour mettre fin à une négociation à laquelle elle n’a jamais cru. L’exclusion de la CLASSE n’est ni plus ni moins le seul moyen que Line Beauchamp a trouvé pour fuir ses propres responsabilités », dénonce M. Bérubé.
Un gouvernement qui renoue avec ses vieilles pratiques de confrontation
Le président syndical rappelle d’ailleurs que la ministre s’est toujours refusé de parler de négociations avec les étudiants, préférant utiliser le terme discussions.
« À la lumière de ce qui vient de se passer, nous ne pouvons que douter de la bonne foi de la ministre. Surtout qu’elle fait partie d’un gouvernement qui, par le passé, a été reconnu coupable à au moins deux reprises par la Commission des relations du travail de mauvaise foi en négociation. Cela a été le cas lors des négociations avec les responsables de service de garde en milieu familial, ainsi qu’avec les travailleuses et les travailleurs du secteur public en 2005. Nous avons donc l’impression que ce gouvernement est en train de renouer avec ses anciennes pratiques, ses vieilles tactiques de confrontation et de mauvaise foi qui avaient hanté son premier mandat », soupçonne M. Bernard Bérubé.
Le chaos qui s’installe
Le président de la FPPC-CSQ croit que les derniers événements sont d’autant plus graves que le chaos est en train de s’installer à l’intérieur des murs de nos institutions collégiales.
« Ce qui se passe n’a plus aucun sens. Nous assistons à une ribambelle d’injonctions qui suivent les unes derrière les autres et qui vont dans tous les sens. C’en est même rendu que nous avons des collèges qui demandent des injonctions pour faire annuler d’autres injonctions. La situation est en train de virer en véritable tour de Babel juridique parce que nos dirigeants politiques refusent d’assumer leurs responsabilités. C’est triste mais tout se passe comme si le gouvernement Charest, après avoir perdu toute crédibilité politique dans ce dossier, avait décidé de faire perdre toute crédibilité aux tribunaux également », s’indigne M. Bérubé.
Le personnel professionnel déchiré
M. Bernard Bérubé déplore que le climat dans les collèges s’envenime de plus en plus pendant que les administrations, dépassées par la situation, ne savent plus comment réagir.
« Le personnel professionnel se sent lui aussi déchiré et ne comprend pas qu’on ait pu laisser le climat se détériorer à ce point », conclut le président de la FPPC-CSQ, M. Bernard Bérubé.