Devant la commission parlementaire sur l’étude du projet de loi no 10 sur le recours aux agences de main-d’œuvre dans le secteur de la santé et des services sociaux, la FTQ et ses affiliés ont déploré le recours aux agences privées en santé qui est devenu, au fil du temps, un mode de gestion facile et sans imagination pour les gestionnaires des réseaux. « Les compressions, les réformes de structure, les problèmes d’organisation du travail, les mauvaises conditions de travail. C’est tout ça qui explique majoritairement les problèmes auxquels on fait face aujourd’hui. Ce que nous demande le gouvernement avec le projet de loi no 10, c’est un chèque en blanc puisque nous n’avons aucune indication quant aux modalités des règlements qui seront adoptés. Le diable se cache dans les détails comme le dit si bien le dicton », déclare la présidente de la FTQ, Magali Picard.
Une étude du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP) affilié à la FTQ sur les sommes dépensées révèle que plus de 3,7 milliards de dollars de nos taxes et impôts ont été flambés par les CIUSSS et les CISSS au profit des agences privées de placement entre 2016 et 2022. De ce nombre, plus de 1,9 milliard a été dépensé pour les préposées aux bénéficiaires et autres titres d’emploi paratechniques et 1,3 milliard pour le personnel infirmier. « Il est grandement temps de mettre fin à ce gaspillage éhonté d’argent et de réinvestir dans nos services publics. Si les travailleuses et travailleurs quittent les réseaux publics, c’est principalement en raison de mauvaises conditions de travail et de rémunération, comme l’ont déjà si bien dit le ministre de la Santé, Christian Dubé, et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel. Cela doit être réglé une fois pour toutes », déclarent le président du CPAS-SCFP, Maxime Ste-Marie, et la présidente du SQEES-298, Sylvie Nelson.
« En santé, on observe également de plus en plus le recours aux agences privées de placement dans les régions éloignées. Cette main-d’œuvre, sans appartenance ni intérêt pour la population desservie, arrive et repart rapidement, accentuant le phénomène du navettage (fly-in fly-out). Il faut un peu d’ambition et viser une utilisation zéro de ces agences au lieu d’enrichir des intermédiaires inutiles », conclut la présidente de la FTQ, Magali Picard.
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