L’une des idées proposées par l’IEDM consiste à faire travailler 40 heures par mois les personnes assistées sociales dites aptes au travail dans le secteur public et le parapublic. Pour Nicole Jetté, porte-parole du Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) : "l’objectif principal de cette mesure n’est pas le retour au travail, mais plutôt de créer des "réserves" d’employéEs pour le secteur public et parapublic." Ainsi, ces secteurs pourront aller "piger dans les réserves" lorsque des employéEs tomberont à leur retraite afin de ne pas réouvrir ces postes. De cette manière, on économise une somme importante d’argent en utilisant de la main-d’oeuvre "bon marché" que l’on paiera au salaire minimum et qui ne sera pas syndiquée.
Toujours selon madame Jetté, tout ce qu’il est possible de voir se créer avec cette mesure, c’est une détérioration dans les services publics et une détérioration du marché de l’emploi. On utiliserait les personnes assistées sociales pour détériorer les conditions de travail décentes des autres. C’est une attaque directe contre les organisations syndicales.
De plus, l’IEDM prétend que cette mesure servira à : améliorer le statut des assistés sociaux dans la société en les transformant graduellement en travailleurs. [1] Madame Jetté ajoute : "Il sera difficile d’améliorer le statut de ces personnes quand on leur imposera le rôle de "voleurs et voleuses de jobs" dans les secteurs publics et parapublics. Pensez donc à l’accueil que leur réserveront les personnes avec qui elles travailleront. De plus, comment peut-on améliorer son statut quand aucune augmentation de la prestation d’aide sociale n’est considérée par l’IEDM. " On justifie cette proposition par le fait que l’État paie déjà ces personnes à ne rien faire, mais qu’une partie de cette prestation serait maintenant gagnée par le travail fait (320$, soit 40 heures au salaire minimum sur une prestation de 551$ par mois).
Il est clair que l’analyse de l’IEDM ne considère pas que créer une richesse collective pourrait passer par l’amélioration des conditions de vie des personnes assistées sociales. Au contraire, nous assisterions à une détérioration de celles-ci : travail forcé, augmentation des tarifs d’électricité, vente de l’eau, diminution de l’accès aux études supérieures pour les personnes en situation de pauvreté, etc. Toutes ces mesures diminueraient la qualité de vie, déjà grandement affectée, de ces personnes en plus de les maintenir dans un état d’exclusion.