C’est ainsi que réagit Yves de Repentigny, vice-président responsable du regroupement cégep de la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), aux résultats d’un sondage mené à l’initiative de plusieurs syndicats affiliés à cette dernière auprès de plus de 2 400 enseignantes et enseignants. Il s’agit d’un échantillon d’une taille impressionnante puisqu’il constitue environ 16 % de l’effectif total que la Fédération représente dans les collèges publics. Cela traduit la préoccupation majeure de ce dernier pour un ajout de ressources à l’enseignement de toute urgence.
Ce sondage révèle que la tâche du personnel enseignant du réseau collégial s’est considérablement alourdie. Par exemple, un pourcentage important des répondant-es estiment que la préparation des cours (93 %), l’encadrement des étudiantes et des étudiants (83 %), la préparation des stages (74 %) et la correction (69 %) leur prennent plus de temps, passant dans certains cas du simple au double. Le questionnaire révèle aussi qu’en conséquence, une forte majorité d’enseignantes et d’enseignants se disent notamment incapables de réaliser à leur entière satisfaction les activités particulières d’encadrement (80 %), l’adaptation des cours en fonction des groupes (76 %) et l’encadrement au quotidien des étudiantes et des étudiants (73 %). La crise actuelle crée sans équivoque une véritable « surtâche » ; le ministère de l’Enseignement supérieur (MES) doit impérativement le reconnaître et agir concrètement pour que cela se traduise dans la réalité du corps professoral.
Plus alarmant encore, d’après les réponses à une question destinée à évaluer la santé psychologique, 22 % des personnes ayant participé à l’enquête se sont classées à un niveau élevé de détresse dans une échelle appelée Kessler-6 ou K6. « Le Ministère doit injecter des ressources dans l’enseignement le plus tôt possible, particulièrement pour réduire la taille des groupes ; autrement, des gens y laisseront leur santé. Les profs s’impatientent. Peut-on leur envoyer un signal clair qu’on leur permettra de mieux respirer la session prochaine ? », demande Yves de Repentigny. « Le gouvernement doit investir des sommes substantielles pour faire une réelle différence dans le travail de celles et de ceux qui se dévouent afin d’assurer la persévérance et la réussite de toutes les populations étudiantes en dépit de la situation difficile dans laquelle nous nous trouvons », conclut-il.
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