Tel est l’un des faits saillants de l’enquête menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ) et le Syndicat des professionnelles et professionnels de l’éducation du Saguenay (SPPES-CSQ) auprès de leurs membres de la région.
Le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry, et le président du SPPES-CSQ, Rémi Fortin, ont dévoilé ce matin, en conférence de presse, un portrait préoccupant de l’état des conditions de travail et de pratique des professionnelles et professionnels de l’éducation au Saguenay. L’enquête démontre également que, parmi celles et ceux qui songent à quitter leur emploi pour une autre raison que la retraite, 69 % aimeraient occuper un emploi similaire dans le secteur privé.
Quant aux raisons invoquées par celles et ceux qui souhaitent quitter leur emploi, 76 % mentionnent la lourdeur de la tâche et le manque de reconnaissance.
Des données préoccupantes
Le sondage révèle toute l’ampleur du manque de professionnelles et professionnels alors que 71 % des répondantes et répondants sont d’avis qu’il n’y a pas suffisamment de ressources dans leur corps d’emploi. Dans ce contexte difficile, 76 % disent qu’il leur est impossible de faire des interventions préventives, alors que 88 % soutiennent qu’ils sont incapables de procéder à l’ensemble des suivis requis. Autre donnée préoccupante : 79 % des répondantes et répondants soutiennent que seuls les élèves ayant un problème jugé urgent ont accès aux services, alors que les autres qui auraient besoin d’aide n’y ont pas droit, faute de ressources disponibles.
Une forte majorité des répondantes et répondants, soit 71 %, ajoutent que le manque de personnel crée un sérieux problème d’attraction et de rétention du personnel.
Une situation qui pèse lourd
Le président du SPPES-CSQ, Rémi Fortin, soutient que le manque de ressources pèse lourd chez les professionnelles et professionnels.
« Nos membres sont épuisés du tourbillon quotidien et de la nécessité qu’il faille toujours aller plus vite. Ils ont très peu de temps pour voir les élèves, et certains disent avoir l’impression de perdre l’essentiel de leur profession. Ils vivent de nombreuses situations où il n’est plus possible de placer les besoins de l’élève au cœur des priorités et des interventions, ce qui est très angoissant », conclut Rémi Fortin.
Une situation semblable partout au Québec
Pour sa part, le président de la FPPE-CSQ soutient que la situation difficile vécue dans la région du Saguenay est semblable à celle vécue par le personnel professionnel partout à travers le Québec. « Notre sondage, qui a reçu plus de 3 000 réponses, indique qu’un pourcentage élevé de nos membres songe à quitter son emploi, pourcentage qui varie entre 23,5 % et 51,2 %, selon les corps d’emploi. Les raisons invoquées, par ordre d’importance, sont la lourdeur du travail (63 %), le manque de reconnaissance (49 %) et le salaire (41 %). C’est dire à quel point la situation est sérieuse », de commenter Jacques Landry.
À noter que, parmi ceux qui envisagent de quitter leur emploi, la moitié d’entre eux souhaiteraient aller occuper un emploi semblable au privé où ils bénéficieraient de meilleurs salaires et conditions de travail.
Des faits saillants qui interpellent
Parmi les autres faits saillants ressortant du sondage mené auprès de l’ensemble des membres de la FPPE-CSQ au Québec, notons les suivants :
– 78 % des répondants affirment que seuls les élèves ayant un problème jugé urgent ont accès à un service ;
– 73 % ont identifié une impossibilité de faire le nombre de suivis qu’ils considèrent requis ;
– 66 % mentionnent l’impossibilité de faire des interventions préventives ;
– 56 % ont identifié le manque de ressources dans leur corps d’emploi comme première raison de la surcharge de travail.
Une négociation importante
En terminant, Jacques Landry presse le gouvernement du Québec de profiter de la négociation en cours pour discuter sérieusement avec les porte-parole de la FPPE-CSQ afin d’identifier des mesures concrètes, notamment pour régler les problèmes urgents de manque de ressources professionnelles. « Actuellement, les discussions, aux tables de négociation, piétinent. Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle, qui ne cesse de se détériorer », conclut le président de la FPPE-CSQ.
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