Tels sont les faits saillants de l’enquête menée par la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec (FPPE-CSQ), le Syndicat des professionnelles et professionnels de l’Éducation du Bas-Saint-Laurent (SPPEBSL-CSQ), et le Syndicat du personnel professionnel de l’Éducation du Grand Portage (SPGP-CSQ).
Le président de la FPPE-CSQ, Jacques Landry, le président du SPEBSL-CSQ, Jacques Belles-Isles, et la présidente du SPGP, Johanne Gingras, ont dévoilé ce matin, en conférence de presse, un portrait préoccupant de l’état des conditions de travail et des pratiques des professionnel·les de l’éducation des régions du Bas-Saint-Laurent et de Grand-Portage.
Des services insuffisants pour répondre aux besoins des élèves au Bas-Saint-Laurent
« Le sondage révèle qu’une proportion inquiétante de 88 % des professionnel·les de l’éducation du Bas-St-Laurent affirment que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels auxquels la Loi sur l’instruction publique leur donne droit. C’est alarmant », s’inquiète Jacques Belles-Isles, président du SPPÉBSL-CSQ.
Parmi ceux-ci, 74 % estiment que les professionnel·les ne sont pas en nombre suffisant pour répondre aux besoins des élèves et 59 % pensent qu’ils ne peuvent assurer un environnement favorable à la réussite scolaire.
La situation ne risque pas de s’améliorer puisque 51 %1 des professionnel·les du Bas-Saint-Laurent songent à quitter le milieu scolaire pour une autre raison que la retraite, en raison principalement du manque de reconnaissance qu’ils vivent au travail.
« Plusieurs postes professionnels sont vacants dans la région en ce moment, notamment en orthopédagogie, en psychologie, en psychoéducation, en orthophonie et en conseillance pédagogue notamment. La difficulté de certains de nos centres de services scolaires à attirer et à retenir des professionnels s’explique principalement par les relations de travail difficiles », dénonce Jacques Belles-Isles.
Surcharge de travail à Grand-Portage
L’enquête réalisée à Grand-Portage révèle que 70 % des professionnel·les de l’éducation sont en surcharge de travail en raison d’un trop grand nombre de mandats à accomplir (81 %) et d’une hausse du nombre d’élèves et d’enseignants à soutenir (76 %), notamment depuis la pandémie.
« La surcharge empêche les professionnel·les de travailler à prévenir les situations difficiles au niveau des troubles et difficultés d’apprentissage et d’adaptation, mais aussi de la santé mentale des élèves. On se retrouve souvent à ne pouvoir aider que les cas urgents en délaissant les autres ce qui, parfois, entraîne des situations qui dégénèrent », explique Johanne Gingras, présidente du SPGP.
Une situation semblable partout au Québec
Pour sa part, le président de la FPPE-CSQ soutient que la situation difficile vécue en Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine est semblable à celle vécue par le personnel professionnel partout à travers le Québec.
« Notre sondage, qui a reçu plus de 4000 réponses, indique que 41 % des professionnel·les2 songent à quitter leur emploi. Les raisons invoquées sont, par ordre d’importance, les salaires trop bas (50 %), la lourdeur de la tâche (47 %) et le manque de reconnaissance (45 %). Je qualifierais la situation d’alarmante », commente Jacques Landry.
Parmi les autres faits saillants ressortant du sondage mené auprès de l’ensemble des membres de la FPPE-CSQ au Québec, notons les suivants :
80 % des sondés jugent que les élèves ne reçoivent pas les services professionnels prévus à la LIP en raison du manque de personnel.
60 % d’entre eux estiment que les services professionnels des ressources matérielles et administratives sont insuffisants pour assurer un environnement favorable à la réussite scolaire.
La majorité (61 %) des répondants s’est déclarée en surcharge de travail.
Les professionnel·les ont des solutions à suggérer
Les professionnel·les de l’éducation ne baissent pas les bras et fondent beaucoup d’espoir dans la négociation en cours pour le renouvellement de leur convention collective.
Près de 70 % d’entre eux pensent qu’instaurer des seuils obligatoires de services professionnels diversifiés et complets dans chaque école et centre permettrait au personnel de travailler davantage en prévention et d’arriver à répondre aux besoins des élèves.
Une proportion semblable estime que le fait de rehausser les salaires, d’améliorer les conditions de travail et la flexibilité des horaires et de consentir à davantage de congés pour faciliter la conciliation travail-famille-vie personnelle permettrait d’attirer et de retenir davantage de personnel auprès des élèves.
« Actuellement, les discussions aux tables de négociation stagnent. Le gouvernement ne propose rien de concret pour améliorer la situation actuelle qui ne cesse de se détériorer. Nous espérons qu’il profitera de la rentrée scolaire pour nous envoyer le message que les besoins des élèves du Québec font partie de ses priorités », conclut le président de la FPPE-CSQ.
Notes
1- Après répartition des indécis
2- Après répartition des indécis
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