« C’est un bon tour d’horizon d’enjeux actuels qu’a présenté le ministre ce matin, avec beaucoup de chantiers à mettre en place. Cela dit, tout sera dans le "comment" et dans les moyens qui seront mis en place. Pour l’heure, on prend la balle au bond quand le ministre fait appel aux différents partenaires du réseau, mais nous souhaitons faire véritablement partie des échanges pour mettre en place des solutions », d’indiquer Éric Gingras, président de la CSQ.
Concernant l’aide à la classe pour donner de l’air au personnel enseignant, la Centrale rappelle que des projets pilotes dans une centaine d’écoles sont présentement en cours et qu’il s’agit d’un projet rassembleur et porteur d’espoir. « C’est un bon exemple pour lequel nous avons apporté notre contribution. Il serait toutefois intéressant d’attendre les résultats de ces projets pilotes et le rapport des chercheurs pour s’assurer de faire les choses comme il faut et de déployer cette nouveauté dans les meilleures conditions de réussite possibles. Il est clair qu’il y a là une possibilité intéressante qui met à profit l’expertise du personnel de soutien scolaire, notamment. Il faut mettre de l’avant la force du réseau », de renchérir Éric Gingras.
Concernant l’intention de rétablir une voie rapide à l’obtention du brevet d’enseignement, la Centrale fait valoir qu’il faudra faire attention à ne pas diminuer la qualité de la formation. Elle rappelle aussi au ministre que le certificat de qualification de 30 crédits auquel il fait référence donnait accès à un permis d’enseignement et qu’une probation devait ensuite être complétée.
« Bref, nous pensons qu’il s’agit d’une voie possible pour pallier la pénurie de personnel. Mais attention ! Ce n’est pas la panacée non plus ! Parce que, globalement, on sait que trop de gens quittent le navire dans les premières années parce que les conditions sont difficiles. Nous rappelons au ministre qu’il faut améliorer les conditions de travail de l’ensemble du personnel du réseau scolaire - enseignantes et enseignants, personnel de soutien et professionnels - pour attirer et retenir les travailleuses et les travailleurs. On est en négo et, à cet effet, les discussions aux tables de négociation sont cruciales et essentielles ! »
Concernant la volonté de multiplier les projets pédagogiques et de les étendre à l’ensemble des écoles secondaires, la CSQ salue le fait qu’on souhaite donner un plus grand accès aux élèves avec des besoins particuliers, mais émet des réserves sur cette orientation. « Est-ce à dire que nous passerons d’un système à trois vitesses vers un système à deux vitesses ? Est-ce que tous les jeunes, sans sélection, auront accès à ces projets ? Il appert que non. Nous pensons qu’il faut agir à la racine du problème et considérer le fonctionnement du système dans son ensemble. Parce que les enjeux de mixité et de ségrégation sociale demeurent et il faudra avoir ces discussions plus tôt que tard ! »
La Centrale salue aussi l’intérêt, les investissements et la valorisation en formation professionnelle, tout en rappelant l’importance de maintenir des formations complètes et qualifiantes.
Finalement, sur la question de la revalorisation du français, le Centrale reconnaît le besoin, mais insiste sur l’importance de l’alphabétisation, notamment à l’éducation des adultes, un angle sur lequel le ministre est pourtant resté silencieux. « Quand on sait qu’au Québec, 49 % des adultes éprouvent des difficultés dans la compréhension des textes écrits, il nous apparaît urgent de s’attaquer au chantier de la littératie et de l’alphabétisation. Mais c’est un aspect sur lequel nous aurons l’occasion de revenir, tout comme c’est le cas pour plusieurs des aspects présentés ce matin. Le ministre a clairement dit qu’il s’agissait d’un plan de travail. Nous comprenons donc qu’il y aura de l’espace pour travailler ensemble, dans un esprit de dialogue social », de conclure Éric Gingras.
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