Édition du 17 décembre 2024

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Écosocialisme

Écosocialisme : la nécessité d'une alternative révolutionnaire

La crise marque la scène politique, sociale, économique et culturelle de toute une génération. Dans une mer d’incertitude, la seule certitude est qu’il n’y aura pas de retour à ces glorieuses années du passé. La précarité et l’insécurité face à l’avenir sont une constante qui semble s’être maintenue. La crise écologique apparaît entrelacée dans ce panorama, confirmant que le monde dans lequel nous vivons n’est plus celui dans lequel nous pensions vivre. Confirmant que la dégradation écologique est déjà suffisamment profonde pour qu’il soit impossible de continuer à regarder ailleurs, et que le hautement improbable est sur le point de devenir quotidien.

17 août 2021 | tiré de Viento sur numéro 176
https://vientosur.info/ecosocialismo-la-necesidad-de-una-alternativa-revolucionaria/

L’augmentation indéniable des températures et l’apparition de phénomènes climatiques extrêmes, de plus en plus fréquents, rendent la perception du changement climatique immédiate et commencent à se répandre. C’est ce fait objectif qui facilite, entre autres, l’entrée de l’environnementalisme sur la voie de la mobilisation de masse, avec un rôle particulier pour les secteurs de la jeunesse. Le travail de décennies se condense et fait un bond d’échelle ces dernières années. La politique prend conscience de la pertinence de l’environnementalisme, et l’environnementalisme aborde la politique. Une nouvelle phase se déclenche dans laquelle les exigences de l’environnementalisme se rapprochent de la centralité politique, notamment dans le cas de l’urgence climatique. La politique verte apparaît comme un champ de bataille pour tous les partis politiques,tous les groupes sont contraints de prendre position, et le débat écologique acquiert une visibilité à laquelle on ne pouvait guère aspirer auparavant.

Mais aborder la situation implique clairement d’assumer la dimension de la crise. Il ne s’agit pas d’une conjoncture, ni d’une crise sectorielle limitée au vert. Le scénario écologique est une menace étroitement liée à la croissance économique. Chaque fracture métabolique (déclin énergétique, fertilité des sols, épuisement des ressources) fait partie d’une saturation des limites écologiques de la planète à laquelle le capitalisme ne peut tout simplement pas faire face. La dynamique du capital est la reproduction élargie, alors que l’impératif pour faire face à cette crise est de réduire la sphère économique. Il ne faut pas s’y tromper : une rupture est nécessaire, une transformation profonde et durable de tout le cadre social, économique et culturel.

Bien entendu, une transformation de cet ordre n’est pas seulement une révolution ponctuelle ; en réalité, bien entendu, aucune révolution n’est un phénomène ponctuel. Pour le dire de manière provocante : la prise du Palais d’Hiver était la moindre des choses. Ce qui est central, c’est l’accumulation de forces autour d’une nouvelle société, la possibilité d’un autre monde, qui se produit dans les années et décennies précédentes. De la même manière, la construction de nouveaux imaginaires et alternatives dans chaque conflit est le pôle central sur lequel parvenir à un nouveau consensus social qui soutient la transformation.

La polarisation qui se produit dans les moments de crise profonde est le terreau où surgissent des ruptures historiques dans lesquelles les sociétés prennent un nouveau cours. L’écosocialisme a la responsabilité de s’imposer comme un projet émancipateur capable d’apparaître comme une alternative dans ces moments-là. Le projet politique de l’environnementalisme ne peut être qu’un projet révolutionnaire.

Conceptualisation de la crise écologique

Il nous semble important de faire une pause dans un premier temps pour clarifier notre compréhension des scénarios de dégradation écologique massive qui nous attendent. Évidemment, il n’est pas en notre pouvoir de choisir le procédé qui nous convient le mieux. Mais nous considérons qu’au sein d’une situation objective marquée par des critères biophysiques, il existe différentes interprétations sur cette dégradation et sur la place des processus politiques et sociaux dans celle-ci, ce qui nous intéresse.

1. Nous considérons que la situation que nous appelons génériquement crise écologique peut être conçue comme une succession de crises multiples, successives et liées. Il s’agit de se différencier d’une compréhension linéaire qui culmine dans un moment catastrophique où le pire est attesté, qui correspond à l’image projetée par certaines positions effondrées, mais qui alimente aussi les arguments réformistes.

2. Chacune de ces crises se manifestera sous des caractéristiques spécifiques, qui s’articulent souvent autour d’enjeux qui paraissent éloignés des causes écologiques sous-jacentes. Cela détermine que chaque crise doit être traitée selon ses propres paramètres, qui dans la plupart des cas seront fortement liés à la situation sociale, politique et territoriale.

3. Dans chacune de ces crises, des possibilités de rupture s’ouvrent et les processus de lutte collective qui s’y déroulent auront une influence sur notre capacité à affronter la prochaine crise. Notre compréhension est celle d’un scénario cumulatif, dans lequel ce sera le travail politique et social de chaque phase qui déterminera la capacité d’une réorganisation de notre monde. C’est justement l’accumulation de processus dans lesquels de larges majorités populaires entrent en conflit qui permet un apprentissage et une explication des phénomènes globaux qui permettent d’avancer dans la construction d’une alternative.

4. Nous considérons qu’en aucun cas ce processus de dégradation écologique massive et de raréfaction des ressources n’établit des scénarios dans lesquels les possibilités d’une pratique politique émancipatrice et de justice sociale sont terminées. Quelle que soit sa gravité, quelle que soit la violence qu’elle atteint, la possibilité et l’obligation de mener une lutte collective pour améliorer les conditions de vie des classes dépossédées resteront en vigueur.

Cette conceptualisation du défi auquel nous sommes confrontés nous permet de faire une revendication importante. Bien que la situation globale de crise civilisationnelle à laquelle nous sommes confrontés n’ait aucun parallèle dans l’histoire de l’humanité, la forme concrète que prend chacune de ces crises successives et liées, aura des résonances dans certains processus politiques historiques, de ceux dont nous pouvons tirer des enseignements. Si la crise écologique est un tableau de Bosch, nous allons y faire face grille par grille. Le temps de la politique révolutionnaire ne s’est pas terminé pour céder la place à autre chose, mais n’a fait que s’intensifier et accroître l’urgence.

Scénarios de réponse populaire aux crises

L’une des conséquences les plus évidentes de la crise écologique est sa capacité à catalyser, promouvoir et allumer la mèche d’épisodes de conflit social. Sous les coups de ce marteau, des explosions sociales sont probables ou certaines. Cependant, pour qu’une situation révolutionnaire ait lieu avec une possibilité de succès, il nous faut quelque chose de plus que ces débordements, il nous faut une construction politique consciente du sujet populaire qui agisse de manière décisive dans les moments de rupture.

Certaines des crises multiples déclenchées par la dégradation écologique sont susceptibles de prendre pour une crise organique, pointant vers l’échec du pouvoir existant. Ceci est dû à une perte de légitimité et à une séparation entre les aspirations de larges couches de la population et les actions de l’État. Aussi bien une mauvaise réponse aux conséquences d’événements climatiques extrêmes qu’une gestion profondément inéquitable des situations de rareté des ressources, comme les licenciements massifs ou le démantèlement des services publics, sont des éléments liés à la crise écologique qui peuvent être l’étincelle qui provoque une crise organique . La réalité sociale dont nous sommes partis, atomisée, déchirée et de plus en plus traversée par les inégalités, nous pousse à penser que la manière dont ces crises organiques se développeront sera celle de la révolte.Des flambées massives spontanées, sans horizon politique défini et non dotées de structures intermédiaires qui vont au-delà de ce qui est nécessaire pour mobiliser ou relever les défis immédiats. La révolte tente des formes d’antagonisme, et affaiblit l’Etat, mais elle ne s’effondre pas. La force sociale et la faiblesse politique s’expriment à la fois.

Pour cette raison, la stratégie écosocialiste doit pouvoir répondre à la question de savoir comment convertir la forme-révolte et les crises organiques qui vont se produire et s’intensifier sous la crise écologique en crises révolutionnaires, dans lesquelles de grandes masses agissent consciemment en confrontation. avec le pouvoir existant et vers une construction de son propre pouvoir populaire. Sans ce facteur, les révoltes échouent ou se transforment en contre-révolutions violentes. En ce sens, on ne peut s’attendre à l’émergence spontanée d’expériences massives d’auto-organisation, de contrôle populaire et d’autogestion s’il n’y a pas eu d’apprentissage préalable. Une accumulation d’expériences est nécessaire, une maturation des forces, dans laquelle la légitimité a été acquise, ainsi que des fonctions sociales quotidiennes qui affirment une autorité sociale alternative à celle du pouvoir actuel. C’est quelque chose qui prend une importance particulière dans le cadre de la crise écologique, car il est probable qu’il deviendra de plus en plus visible comment les actions capitalistes aggravent encore les conséquences injustes de la crise, ainsi que la crise elle-même, et comment la capacité de l’État à corriger cette dynamique est de plus en plus affaibli. Pour ces raisons, ce sont les tâches stratégiques qui doivent être placées au centre de notre agenda éco-socialiste. Promouvoir et renforcer chaque conflit, accumuler des cadres insérés dans les couches populaires capables d’évoluer avec agilité en période de perturbation,et construire les processus collectifs qui sont le germe d’un pouvoir populaire qui doit se montrer capable de transformer en profondeur notre société.

Sur la question de l’État

La question de l’Etat plane sur toutes ces réflexions stratégiques. Avec la crise écologique et l’urgence climatique sur nos têtes, il devient encore plus urgent de clarifier nos compréhensions à cet égard.

Commençons par l’État capitaliste réellement existant. Certaines conceptions majoritaires à gauche au cours des dernières décennies conçoivent l’État comme un espace mixte dans lequel se cristallise le rapport de forces de la lutte des classes, et donc un ensemble d’appareils quelque peu neutres qui peuvent être occupés et utilisés à but. Pour notre part, nous pensons que cela ne peut pas être compris de cette manière, encore moins pour résoudre la crise écologique.

Dans le néolibéralisme, les tendances de l’État à favoriser l’accumulation de capital montent en flèche et tendent à engloutir la dimension sociale, affaiblissant le rôle distributif que dans certaines parties du monde, notamment en Europe occidentale, nous appelions l’État-providence. De cette façon, il fait partie d’un organe administratif, des travailleurs bureaucratiques et affaiblis, précaires dans certains cas, dans les domaines qui nous intéressent le plus à l’heure de la transition éco-sociale. De même, tout un réseau d’accords de libre-échange, de pactes de stabilité et de dettes auprès des marchés financiers limite clairement le terrain effectivement praticable par une politique publique étatique. Notre vision ici est que les appareils de l’État capitaliste actuel ne seront pas en mesure d’effectuer les transformations profondes nécessaires pour faire face à la crise écologique. Dans bien des cas, une contre-révolution capitaliste ne serait même pas nécessaire pour l’empêcher, puisque le labyrinthe de pièges est déjà enchâssé dans l’activité gouvernementale, législative, réglementaire et financière. Nous pensons qu’il est nécessaire de commencer par une clarté stratégique à cet égard dans les domaines qui nous intéressent le plus en matière de transition éco-sociale.

Cela ne veut pas dire que l’engagement éco-socialiste doit tourner le dos à l’État, mais plutôt ne pas y placer des aspirations dont on sait d’avance qu’elles ne seront pas réciproques, et agir en conséquence. Un gouvernement de gauche avec un programme politique de rupture peut être en mesure de promouvoir des développements et d’ouvrir des possibilités qui ne sont pas si accessibles uniquement à partir de la mobilisation sociale. Cela peut être un levier. Mais, précisément parce qu’elle n’est pas capable d’aller à l’encontre de la tendance à l’accumulation du capital, sa réalisation ne peut en aucun cas affaiblir l’organisation populaire autonome, qui est la seule capable de réaliser le dépassement du pouvoir capitaliste et la construction d’un ordre. écosocialiste. Un tel gouvernement devrait favoriser les avancées matérielles et les conquêtes en faveur de la majorité sociale,ainsi que d’affaiblir au maximum le pouvoir économique par des mesures de socialisation et d’autogestion des secteurs stratégiques.

En même temps, de l’extérieur de l’institution, une impulsion populaire doit être organisée pour atteindre au maximum l’auto-organisation et l’autonomisation du mouvement social. Cela déterminera dans quelle mesure il sera possible d’inciter l’État à faire quelques premiers pas dans la transition éco-sociale. Ce sera cette force du mouvement populaire autonome et organisé qui permettra de transformer les crises organiques en crises révolutionnaires ; ce qui permet d’atteindre une accumulation d’expériences et une légitimité suffisante pour avoir la possibilité d’opérer la rupture avec le pouvoir capitaliste. Car c’est précisément lorsque les capacités de l’ancien appareil d’État sont paralysées, disloquées et incapables de remplir leur fonction quand émerge la légitimité sociale des structures et institutions autonomes avec lesquelles les classes populaires répondent démocratiquement aux tâches et aux besoins quotidiens, établissant leur autorité sociale.

Les étapes de la construction du sujet et de la conscience

L’accumulation d’expériences et la maturation des forces des classes populaires à partir de conflits concrets sont des étapes obligatoires dans ce processus, nous ne pouvons pas les ignorer. La fonction que ces étapes doivent remplir est triple. En premier lieu, la formation d’un sujet politique, reconnu comme tel et conscient de son potentiel à travers l’organisation. Deuxièmement, la compréhension par de larges couches de la population de l’ampleur et de la profondeur de la crise écologique, ainsi que la conviction de la nécessité de rompre avec l’ordre économique existant pour y faire face. Troisièmement, la prise de conscience que ce sujet populaire est le seul à pouvoir opérer cette rupture et la construction d’un ordre social émancipateur qui aborde équitablement les différentes crises.A ce dernier point s’ajoute une annexe, qui est la nécessité de prendre conscience de la possibilité réelle de réaliser cette rupture et ces transformations. Ce qui n’est pas exactement un aspect mineur, mais il acquiert une importance particulière pour le moment politique et historique dans lequel nous nous trouvons, où l’horizon révolutionnaire semble être resté comme un souvenir futile du XXe siècle.

La rapidité et la régularité avec lesquelles nous pourrons franchir ces étapes seront une combinaison d’efforts conscients et d’intensification de crises multiples et liées. Quoi qu’il en soit, les décennies de grande incertitude et d’instabilité dans lesquelles nous entrons peuvent nous amener à penser qu’un processus apparemment lent peut se produire beaucoup plus rapidement que prévu. Nous identifions deux domaines dans lesquels ces conflits peuvent se développer plus crûment et favoriser la maturation des forces que nous avons évoquées. D’une part, les multiples fractures qui sous-tendent ce qu’on a appelé le conflit capital-vie. D’autre part, le domaine du travail, en particulier dans les secteurs particulièrement liés aux axes de la transition écologique .

Sur la première question, en entrant dans ces crises, nous allons voir comment s’accentue le conflit capital-vie. L’incapacité du capitalisme à obtenir les taux de profit auxquels il était habitué et la limitation de la sphère financière à fonctionner de manière totalement autonome par rapport à la sphère de l’économie réelle poussent le capital à aller là où il n’arrivait pas avant. La marchandisation, la privatisation et les processus d’accumulation par dépossession en sont la preuve. L’impossibilité d’accéder à un logement, le déclin des services publics, l’entrée de fonds d’investissement dans des secteurs comme l’énergie ou l’agriculture et l’accaparement de terres fertiles par de grandes fortunes sont quelques exemples de la manière dont cela se concrétise. Tout cela accentue l’expérience des dommages que produit le capital, et dans la traduction politique de cette douleur réside la possibilité d’un autre monde. Les processus d’organisation et de conflit auxquels sont confrontées chacune de ces fractures sont fondamentaux pour la maturation des forces.

Sur la deuxième question, le travail apparaît comme l’axe sur lequel de larges majorités ressentiront les effets de la crise climatique dans leur quotidien. Cela ne se limite pas à l’emploi salarié, mais a également sa contrepartie dans le travail de reproduction. Il est facile d’imaginer comment des moments de rareté des ressources peuvent augmenter la demande pour ces emplois et, s’ils ne sont pas socialement distribués, conduire à une plus grande oppression des femmes. De son côté, nous allons connaître de graves contusions dans l’emploi salarié, avec des fermetures massives et des licenciements massifs dans les secteurs les plus liés à la crise écologique. Dans tous ces cas, les luttes dans les conflits clés seront au cœur de la constitution de ce pôle éco-socialiste populaire dont nous avons besoin.

À cet égard, il sera particulièrement important que la construction de ce projet éco-socialiste aille au-delà de ce que le mouvement écologiste a été jusqu’à présent. Il doit être capable de sauter dans une confluence où l’environnementalisme n’est qu’une partie de quelque chose de beaucoup plus vaste, qui comprend les syndicats, les écologistes, les mouvements sociaux et les partis.

Avec quelle impulsion : horizon et imaginaire alternatif

L’horizon et l’imaginaire alternatif sont les éléments qui nous manquent pour conclure cette revue de quelques notions stratégiques pour le projet écosocialiste. Sans eux, il serait difficile d’obtenir l’élan nécessaire pour parcourir cette voie. Il s’agit autant d’envisager un avenir radicalement différent et profondément souhaitable que de choisir les revendications à utiliser à partir du présent pour relier les luttes à cet horizon.

On pourrait parler longuement de l’imaginaire d’une société écosocialiste, qui diffère par la force de ce monde d’abondance dont elle a été théorisée dans le passé. C’est plutôt un horizon dans lequel la redistribution des richesses et des emplois nous a permis d’entrer de manière équitable dans la crise écologique, dans lequel la planification économique et écologique réduit au maximum les impacts de l’épuisement des ressources, et dans lequel peu à peu notre société se réintègre dans les limites biophysiques de l’écosystème. Deux des forces de cet horizon se trouvent dans une redistribution et une valorisation du souci de la vie et dans la libération du temps libre pour avoir des vies plus vivables. Nous ne pouvons en aucun cas sous-estimer les ravages psychosociaux causés par le maelström capitaliste,qui peut augmenter à mesure que l’incertitude, la précarité et l’instabilité augmentent. Ces éléments, avec le projet politique et l’horizon écosocialiste, ont un grand potentiel lorsqu’il s’agit de créer un imaginaire du bien vivre, souhaitable pour tous, largement partagé et pour lequel lutter.

Les luttes et conflits spécifiques du présent doivent toujours être liés à l’horizon que nous voulons atteindre. Sinon, il tombe dans la désorientation stratégique et la voie des tactiques opportunistes. C’est ce fil, qui doit toujours être maintenu, qui est capable de promouvoir de nouveaux processus de lutte politique. Et celui qui, au fur et à mesure que se consolident les expériences et l’organisation du sujet populaire, devient la corde avec laquelle faire le saut révolutionnaire dans les moments de rupture et de faillite. Pour entretenir ce lien, nous devons travailler sur des propositions qui contiennent des éléments de transformation écologique, et qui en même temps supposent des améliorations pour la majorité. Chaque revendication, chaque lutte et chaque conquête doit contenir la graine qui peut germer dans les conflits suivants.Il faut bien montrer comment notre projet politique suppose une victoire matérielle au profit des classes populaires dès le premier moment de son application. Pour cette raison, nous devons placer au premier plan de nos revendications des questions telles que la création de milliers d’emplois stables pour les secteurs dont les travailleurs voient leurs moyens de subsistance en danger, la mobilité collective publique et l’accès garanti au logement et aux fournitures de base.

En guise de conclusion

Le pari révolutionnaire de l’écosocialisme gagne en validité à mesure que la crise écologique s’intensifie. Comme nous l’avons vu, les étapes et les processus à suivre ne sont pas facultatifs, il n’y a pas de raccourcis. L’urgence imposée par les temps écologiques peut faire douter de la validité d’une hypothèse de transformation telle que celle présentée ici. Compte tenu de cela, en premier lieu, nous devons nous rappeler que l’histoire n’avance jamais en ligne droite et que dans les moments d’instabilité, il y a des sauts, des ruptures et des ruptures qui rendent réalisables les possibilités qui semblaient auparavant inimaginables. Deuxièmement, nous pensons que c’est précisément l’urgence et l’ampleur de la crise à laquelle nous sommes confrontés qui nous obligent à assumer la tâche de construire un projet de cette nature. Si le temps dont nous disposons est court,Nous ne pouvons plus attendre pour mener à bien la construction du bloc éco-socialiste populaire capable de rompre avec cet ordre social qui nous opprime et détruit la planète. Cela ne signifie en aucun cas attendre bêtement le grand jour où le capitalisme tombera. Bien au contraire, cela signifie agir de manière décisive dans chaque conflit, chaque lutte et chaque bataille politique du présent. Avec une flexibilité tactique et une clarté stratégique.chaque combat et chaque bataille politique du présent. Avec une flexibilité tactique et une clarté stratégique.chaque combat et chaque bataille politique du présent. Avec une flexibilité tactique et une clarté stratégique.

Enfin, on ne pouvait manquer de mentionner que cette lutte a un caractère international, et que le sujet populaire, large et métis auquel doit faire face cette crise a aussi un caractère international. En fait, nous sommes susceptibles de voir bon nombre des explosions organiques, des révoltes et des crises que nous avons mentionnées se développer d’abord dans les régions périphériques ou semi-périphériques du capitalisme mondial. Les succès et les avancées de tels événements ouvriront des possibilités pour le reste.

Juanjo Álvarez et Martín Lallana font partie de la zone écosocialisme d’Anticapitalistas

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