« Aucune raison valable ne justifie cette décision ni ce changement de cap dans la politique canadienne de la part du gouvernement Harper. Seule les intentions anti-choix de ce gouvernement peuvent expliquer une telle décision. Il serait très facile pour Stephen Harper de ne pas rouvrir le débat sur l’avortement : il n’aurait qu’à respecter l’avis des experts de l’Agence canadienne pour le développement international (ACDI).
Ces experts reconnaissent que l’accès à des services d’avortement sécuritaires pourrait réduire de façon significative la mortalité maternelle. Le premier ministre pourrait aussi dénoncer l’existence du « Caucus pro-vie » formé de députés anti-choix qui travaillent secrètement mais sans arrêt pour faire reculer le libre choix des femmes et la justice reproductive », déclare Nathalie Parent, coordonnatrice générale de la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN).
« Il est inconcevable et insultant que ce gouvernement nie aux femmes du Sud l’accès à l’avortement, alors qu’il s’agit d’un droit pour les femmes canadiennes », poursuit Alexa Conradi, présidente de la Fédération des femmes du Québec (FFQ). « Le gouvernement Harper doit cesser d’éroder la structure de défense des droits des femmes ainsi que les groupes qui se battent pour faire respecter ces droits, et ce, autant dans les pays du Sud qu’au Canada, où les attaques contre le droit à l’avortement se sont intensifiées depuis l’élection de ce gouvernement en 2006 », ajoute-t-elle.
« Nos corps n’appartiennent à aucun gouvernement, et nos choix ne concernent que nous-mêmes. Les menaces au droit à l’avortement ne sont qu’un des multiples affronts à l’autonomie des personnes de la part de ce gouvernement », clame pour sa part Bianca Mugyenyi du Centre 2110. « Ces menaces contre le droit à l’avortement sont encore plus inquiétantes considérant que l’accès à ce service de santé n’est toujours pas un fait accompli au Canada », renchérit-elle.