Édition du 19 novembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Point de mire du 14 mars 2018

La grande bataille pour la défense de la terre-mère se dessine

Dans ces points de mire, Presse-toi à gauche présente synthétiquement des éléments d’analyses d’articles publiés dans l’édition de la semaine et explicite ses partis-pris sur les points d’actualité et les débats en cours. Points de mire, pour bien marquer où nous voulons en venir !

8 mars : une remontée des luttes des femmes

Nous assistons à l’échelle mondiale à une nouvelle montée des mobilisations féministes dans la foulée du mouvement #moiaussi. La centralité des revendications contre la violence et le harcèlement se combinent aux nouvelles formes de lutte, y compris la grève tout en reprenant des demandes historiques concernant l’équité salariale et la lutte à la pauvreté. De nouveau regroupements émergent, de nouveaux fronts s’ouvrent, des organisations mixtes comme les centrales syndicales rejoignent les batailles et contribuent ainsi à leur élargissement dans toutes les couches de la société. Québec solidaire fut l’un de ces acteurs avec son cabaret féministe tenu à Québec.

Mal de Bloc

La crise se poursuit au Bloc québecois et on ne semble pas voir l’issue de cette foire d’empoigne. C’est la stratégie péquiste qui frappe le mur pour une ènième fois. La façade que représente le concept « d’intérêts du Québec » n’est qu’un paravent pour masquer la relégation de la lutte pour l’indépendance à l’arrière plan.

Rémunération des médecins : payer plus pour obtenir moins

La question de la rémunération des médecins refait de nouveau surface alors que le ministre Barette est de nouveau les deux mains dans l’assiette au beurre. Alors que les libéraux se félicitent de faire le ménage dans la paperasse, le nouveau régime pousse la bureaucratie à un niveau rarement atteint. De plus, il s’agit d’un régime d’une opacité telle que même les spécialistes y perdent leur latin. On pousse à la limite la tendance affairiste bien présente dans la profession sans améliorer le système.

Un nouveau combat David contre Goliath

La minière Canada Carbon poursuit le village de Grenville-sur-la-Rouge, une petite agglomération de moins de 300 personnes pour la somme de 96 millions$. On reproche à la municipalité de bloquer le projet d’ouverture d’une mine à ciel ouvert. Or l’administration municipale a pris la décision de protéger le vocation de villégiature de l’endroit et l’environnement de cette région acéricole et agroforestière. Ce n’est pas sans rappeler la situation de Ristigouche-sud-est et de la pétrolière Gaztem. Ces compagnies n’hésitent pas à intimider et à faire fi des règlements pour imposer leur présence dont l’objectif est essentiellement d’exploiter nos ressources naturelles dans des conditions qui maximisent les profits. On peut en dire autant du projet du Port de Montréal, pourtant une entreprise publique. Encore une fois, alors que les gouvernement se verdissent de belles paroles, les projets d’exportation du pétrole et des énergies fossiles se multiplient sans se soucier des impacts sur l’environnement et dans la lutte au réchauffement climatique.

Forum social mondial

En réponse à la coalition capitaliste de Davos, les altermondialistes avaient créer le Forum Social Mondial. Chaque année, cette rencontre internationale réunit les militants et militantes de différents mouvements sociaux. Cette année, le Forum social mondial se tiendra au Brésil en mars. Les activités sont nombreuses y compris en ce qui concerne la transition sociale et écologique.

Mais au niveau international, beaucoup de questionnements commencent à apparaître autour de l’unification des actions. Après presque 20 ans, on peut se poser la question « Où en sommes-nous rendus ? » Au Forum social européen, les réflexions mûrissent. Eric Toussaint propose certains constats en vue d’un bilan serré : [« Pour expliquer le recul du Forum social mondial, il faut prendre en compte le choix fait par certains mouvements sociaux qui jouaient un rôle moteur en son sein de soutenir des gouvernements qui n’ont pas tenu leurs promesses en terme de rupture radicale avec les politiques d’austérité qu’ils ont cependant trahies. Il s’agit du soutien apporté par certains mouvement sociaux italiens au gouvernement de Prodi en 2003-2004 ; du soutien apporté par le syndicat CUT, le Mouvement des Sans-Terres au Brésil et d’autres au gouvernement de Lula à partir de 2003, le soutien de mouvements sociaux indiens liés aux deux principaux partis communistes d’appuyer le gouvernement du Parti du Congrès à New-Delhi. Il faut donc préparer l’avenir en analysant pourquoi le Forum Social Mondial a tant reculé. »

Il mentionne l’importance de la dette publique dans la conjoncture mondiale, de l’échec de la Grèce mais aussi de la montée de certains mouvements sociaux ; « Avec le succès de Sanders aux États-Unis, celui de France Insoumise aux législatives de juin 2017, l’espoir suscité en Espagne par l’alliance entre Izquierda Unida et Unidos Podemos, la situation au Portugal, le panorama n’est pas du tout celui d’une victoire générale de l’extrême-droite. En fait quand des organisations politiques s’engagent sur un programme radical d’opposition au système, ils rencontrent des gens pour les soutenir. Il y a des centaines de milliers de personnes, travailleurs, précaires, sans emploi, étudiants, retraités, prêts à se mobiliser autour d’une perspective réelle de rupture avec la politique classique – malgré l’échec et la tragédie grecque. »

La terre mère

La question écologique retient aussi notre attention car elle traverse aussi la mouvance mondiale que ce soit aux États-Unis, en Europe, au Mexique ou en Afrique du sud. Les compagnies pétrolières commencent à être pointées du doigt pour leur carnage écologique et un mouvement international de poursuites en justice de ces mangeuse d’air, d’eau et de terre voit le jour. Voici un article sur les poursuites en justice de certaines villes à travers le monde.

Il y est mentionné : « Les compagnies pétrolières, principales émettrices de gaz à effet de serre, doivent-elles payer pour protéger les populations des conséquences du réchauffement climatique ? C’est ce qu’estiment plusieurs villes, comme New York, et organisations non gouvernementales, qui multiplient les dépôts de plainte à leur encontre. Objectif : leur faire financer des aménagements protégeant les habitants de la montée des eaux ou de la fonte des glaces, et exiger des Etats qu’ils défendent le droit à un environnement sain. En un an, plus de 650 plaintes ont été déposées, aux Etats-Unis, en Europe mais aussi au Pérou ou au Pakistan. »

Au Mexique, la dimension écologique voit le jour à travers une campagne électorale : celle de Marichuy. La candidature de Marichuy au Mexique montre qu’à travers une tournée du territoire mexicain pour récolter les signatures nécessaires à sa candidature, Marichuy va à la rencontre des gens, de leur souffrance. Elle renoue avec la terre mère. « C’est peut-être notre expérience qui nous fait aujourd’hui relier la politique avec la corruption et le gouvernement avec le pouvoir de quelques-uns. Le CNI s’est donné pour tâche la création d’un organe pluriel et représentatif, un instrument politique pour lutter pour la vie, pour affronter un Mexique ravagé par la violence du crime organisé, avec plus de 100 000 morts et 30 000 disparus dans la dernière décennie. un Mexique où l’extermination des peuples originaires est toujours l’unique forme de relation avec elles et eux et ils, cette fois-ci avec d’énormes projets extractivistes. » « L’heure est venue que cent fleurs éclosent dans les villes et villages du Mexique, un Mexique « plus jamais sans nous ». Et celles et ceux qui disent cela ont mis plus d’une décennie pour leur première apparition ensemble. Ils se disent semblables à l’escargot, avançant lentement, mais laissant des traces. Les fleurs ont commencé à bourgeonner. »

En Afrique du sud, ce sont les femmes qui développent une conscience écologique à partir de la rareté de l’eau. Crise de l’eau : pour les femmes des townships du Cap, c’est déjà Day Zero. Elle analyse les problèmes de la rareté de l’eau partir de la différence que cela crée chez les hommes et les femmes. L’article montre concrètement les conséquences sur la santé, l’hygiène et l’emploi des femmes. « Le manque d’eau a des effets directs sur la situation des femmes pauvres et noires. Alors que ce sont elles qui vont chercher l’eau, gèrent son utilisation au plus juste pour les besoins de la maisonnée, elles ont rarement leur mot à dire sur la gestion de l’eau en général, ce bien commun indispensable à la vie. »

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