« Ces coupures affectent principalement les personnes âgées en Outaouais, notamment par la fermeture des centres de jour d’Aylmer et de Gatineau. Ces fermetures occasionneront quatre coupures de postes pour la catégorie 4, au minimum, s’indigne Andrée Poirier, vice-présidente de l’exécutif local APTS du CSSS de Gatineau, et cela aura un impact direct sur les services donnés auprès de cette clientèle. »
Pendant ce temps, la pression sur le personnel est chaque jour plus forte et a des conséquences directes sur les services. « On ne peut pas toujours demander aux mêmes de faire plus avec moins, c’est inhumain et irréaliste, affirme la vice-présidente. Le non-remplacement du personnel ajoute également au climat difficile qui règne sur le terrain. Et comme toujours, ce sont les plus vulnérables qui écopent : les personnes âgées et les plus démunis. L’Outaouais mérite mieux que des coupures à courte vue. »
L’Outaouais reçoit moins d’argent par personne pour la santé que les autres régions. C’est pourtant l’une des régions dont la population augmente le plus au Québec. « Nous en avons assez d’être les parents pauvres des soins de santé au Québec, ajoute Andrée Poirier. Les besoins augmentent et les ressources diminuent. C’est insensé ! Nous invitons le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette à écouter les préoccupations des gens de la région. »
Pour l’APTS, il n’y a aucune économie à réaliser en coupant à l’aveuglette. « Les services que l’on supprime maintenant sont des coûts reportés, affirme la vice-présidente de l’APTS, Martine Robert. Le gouvernement retire à la population des services de première ligne, de prévention, de soutien à domicile, de suivi en santé mentale. Or, il y a un consensus des experts des systèmes de santé et des cliniciens pour dire que c’est en investissant à ce niveau que l’on parvient, à terme, à réduire les coûts. Une personne qui ne reçoit pas ces services dans un délai raisonnable repassera inévitablement par l’urgence, qui coûte beaucoup plus cher. »
La colère des professionnels et des techniciens des CSSS de l’Outaouais est décuplée par le projet de loi 10 du ministre Barrette. « Ce projet ultra-centralisateur et anti-démocratique éloignera les citoyens de la région de leurs points de services. Ce nouveau bardassage des structures est sans aucun doute la dernière chose dont le personnel et la population ont besoin à l’heure actuelle. On n’a même pas encore fini de subir les conséquences de la dernière vague de fusions d’établissements en 2004. Ce projet de loi doit être jeté à la poubelle », de conclure Martine Robert.
Au cours des prochaines semaines, la campagne « Ils démolissent nos services, on résiste » s’arrêtera également à Sept-Îles, Drummondville, en Montérégie et à Montréal, entre autres.