« L’absence d’une telle loi sous juridiction fédérale est une anomalie qui met en péril la paix industrielle dans les secteurs sous juridiction fédérale. Nous avons à coup sûr l’intention de nous faire entendre lors de ces consultations et d’appuyer fermement le principe d’une loi interdisant les travailleurs de remplacement », fait valoir le directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux.
Ce dernier souligne que l’absence d’une telle loi envenime des conflits de travail, au point que ceux-ci durent de façon indue. C’est le cas chez Océan remorquage à Sorel, où les matelots métallos en grève depuis le 10 juin dernier voient chaque jour des travailleurs de remplacement venir accomplir leurs tâches régulières. « Si cette entreprise était assujettie au Code du travail du Québec, qui prévoit des dispositions anti-briseurs de grève, cette grève aurait été terminée depuis longtemps. Cette brèche dans la législation fédérale empoisonne les relations de travail », ajoute Dominic Lemieux.
Le ministre du Travail Seamus O’Regan et son vis-à-vis critique du NPD en matière de travail, Alexandre Boulerice, ont annoncé cette semaine le début d’une consultation sur une loi visant à interdire les travailleurs de remplacement. Les différents participants pourront soumettre leurs commentaires d’ici le 16 décembre prochain et des consultations spécifiques seront organisées. Du même souffle, le gouvernement libéral a annoncé son intention d’aller de l’avant avec un projet de loi d’ici la fin décembre 2023.
« L’échéancier proposé nous apparaît long, alors que le sujet fait l’objet de discussions depuis plus d’une vingtaine d’années. Nous sommes bien prêts à donner une chance au coureur pour que l’entente libéraux/NPD porte ses fruits, mais nous demeurons inquiets devant l’échéancier proposé », fait valoir Dominic Lemieux.
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