Édition du 12 novembre 2024

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Sciences

Consultation du fédéral sur la science et la technologie. La science en péril au Canada (FQPPU)

MONTRÉAL, le 17 janv. 2014 - Les orientations annoncées de la future stratégie canadienne en matière de sciences, de technologie et d’innovation inquiètent grandement la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université (FQPPU), qui craint ses effets irréversibles dans les milieux scientifiques et éducatifs. Les trois axes proposés par le gouvernement dans son document de consultation - « 1) l’innovation au sein des entreprises ; 2) la formation de gens innovateurs qui ont l’esprit d’entreprise ; 3) l’excellence en recherche et développement dans les secteurs publics et de l’éducation postsecondaire » - laissent effectivement présager un renforcement de la recherche orientée vers les besoins des entreprises et de l’industrie, au détriment de la recherche libre et fondamentale qui est ignorée.

La FQPPU déplore qu’une fois de plus, le gouvernement fédéral se préoccupe exclusivement de la recherche rentable. Si la recherche appliquée en partenariat peut permettre des avancées utiles, il faut aussi reconnaître l’importance de tous les types de recherche et leur valeur intrinsèque. De plus, le fait d’encourager les étudiants à travailler sur des problématiques issues des entreprises pose problème quant à la liberté académique. Enfin, le document de consultation favorise des efforts soutenus pour recruter des « chercheurs vedettes » à l’étranger. Quel que soit leur apport, la FQPPU regrette que l’on mise sur une hiérarchisation du statut de chercheur en créant une classe de professeurs d’élite.

Cette consultation publique, annoncée par le ministre d’État (Sciences et Technologies), Greg Rickford, le 8 janvier dernier, a donc toutes les apparences d’une coquille vide. En plus du fait que les questions posées au public soient orientées par la vision du gouvernement, celui-ci laisse moins d’un mois aux personnes désireuses d’exprimer leurs avis, leurs suggestions et leurs attentes. Un échéancier aussi court est nettement inapproprié. Il témoigne du peu de sérieux de la procédure et du manque de considération à l’égard de la population et de la communauté scientifique.

Les orientations du gouvernement fédéral en matière de science et de technologie contenues dans cette ébauche de stratégie ne surprennent plus. Rappelons que ce même gouvernement a aboli la formule longue du recensement en dépit des protestations unanimes du milieu scientifique, qu’il a supprimé le financement des recherches politiquement embarrassantes, qu’il a modifié les priorités des conseils subventionnaires pour faire plus de place à la recherche ciblée, qu’il a fermé des bibliothèques scientifiques, qu’il a bâillonné des scientifiques, des bibliothécaires et des archivistes de la fonction publique fédérale, etc. Cette nouvelle initiative démontre une fois de plus que le gouvernement actuel ne se soucie pas vraiment du sort de la science au Canada. Pire, il la met en péril.

Depuis 1991, la FQPPU est l’organisation qui représente la majorité des professeures et professeurs des universités francophones et anglophones du Québec.

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