Si le regroupement se réjouit en effet de la part belle faite aux survivantes et aux centres de femmes dans le rapport, quelques bémols viennent assombrir le tableau. « Il n’y a pas d’engagements, laisse tomber madame Létourneau. C’est un comité consultatif transpartisan porté par des élu·e·s féministes dont nous saluons le travail, mais il n’y a pas d’échéancier, pas de sommes rattachées ». En outre, L’R remarque une volonté de faire une analyse intersectionnelle, mais déplore que ce soit fait de manière segmentée. Il semble y avoir méconnaissance de l’intersectionnalité, des implications qui en découlent et de la nécessité d’intégrer un cadre d’analyse qui soit intersectionnel de manière transversale à toute thématique abordée.
Alors que les Québécoises sont encore sous le coup de l’uppercut Rozon servi mardi par la « justice », sur le terrain, les travailleuses des centres sont exsangues face aux besoins immenses des femmes et aux ressources limitées avec lesquelles elles doivent composer. Une réalité qui se confirme année après année et qui se trouve exacerbée par le contexte de pandémie. « Plutôt que de créer un énième secrétariat aux pouvoirs limités, comme proposé par le comité, il est impératif de créer un ministère Femmes et Égalité des genres au Québec, comme cela est demandé par les groupes de femmes depuis des décennies, martèle madame Létourneau. Cette semaine encore, la dichotomie entre les vœux pieux [du comité] et la réalité [du système de justice] ne saurait être plus éloquente et douloureuse. Il est temps de se doter d’un ministère redevable à l’Assemblée nationale et responsable de mettre en œuvre ces recommandations en partenariat avec les groupes de femmes ».
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