Une fois signée, la convention collective sera en vigueur jusqu’au 21 avril 2022 et comprendra des améliorations significatives à plus d’un titre. Sur le plan salarial, les syndiqué-es obtiennent 16,5 % pour la durée du contrat de travail, en plus d’un montant forfaitaire d’environ 5 % pour la période du 1er novembre 2013 à la signature de la convention. Les employé-es temporaires vont en plus bénéficier d’une prime horaire de 1,50 $ pour le travail effectué sur les quarts de soir et de nuit.
Des progrès importants ont été réalisés sur la question des horaires de travail pour mieux répondre aux besoins des travailleurs, notamment quant au nombre de jours de travail consécutifs qui sera fixé à cinq jours, avec l’obligation faite à l’employeur de leur accorder une fin de semaine sur deux. Des gains sont aussi enregistrés au chapitre des heures supplémentaires travaillées.
Un autre enjeu incontournable de cette négociation porte sur le statut d’employé alors que plus de la moitié des salarié-es détenaient jusqu’ici un statut de travailleur temporaire, sans garantie d’heures de travail. Ils obtiendront le statut de salarié à temps complet moyennant le respect de certaines conditions.
Un REER collectif est mis en place, auquel l’employeur versera progressivement pour chaque salarié-e 4 % du salaire annuel au terme de la convention, les employé-es contribuant dans la même proportion. Par ailleurs, des améliorations notables sont apportées aux vacances annuelles, soit quatre semaines après neuf ans de service et cinq semaines après 20 ans, en plus d’une bonification des salaires. À cela s’ajoute un férié additionnel aux onze déjà prévus.
Les syndiqué-es font des avancées sur le plan des droits syndicaux. Ils pourront se prévaloir de nouvelles libérations pour activités syndicales pour exécuter différents mandats liés notamment à l’application des droits de la convention collective et au devoir de représentation syndicale. L’employeur consent enfin à mettre à la disposition du syndicat à un local et l’équipement nécessaire pour permettre aux représentants syndicaux d’améliorer les services à leurs membres.
« Nous sommes très satisfaits des discussions tenues à la table des négociations et des gains majeurs obtenus pour nos travailleurs et nos travailleuses, lance Sylvain Gagnon, président du syndicat. La signature de cette entente mettra par ailleurs un terme au débat de juridiction qui perdurait depuis des années avec l’employeur en statuant que le Code du travail du Québec sera la référence pour l’application de nos droits. Pour nous, cela fait une très grande différence puisque nous bénéficierons de toutes les protections québécoises, incluant celles touchant la santé et la sécurité au travail. »
L’entente vient en effet consacrer le fait que l’accréditation syndicale relèvera dorénavant du régime général des relations de travail prévu au Code du travail du Québec plutôt qu’au Code canadien du travail. L’employeur a accepté de retirer tous ses recours à la suite d’une décision rendue en faveur du syndicat par la Commission des relations du travail, le 5 décembre 2014. Incidemment, les travailleurs auront accès à différentes mesures de protection et de prévention en santé et sécurité du travail, dont la création d’un poste d’agent à la prévention.
Pour Alain Lampron, président de la Fédération de l’industrie manufacturière, affiliée à la CSN : « Nous sommes très heureux de voir que cette négociation s’est déroulée sans devoir recourir à des moyens de pression. L’employeur et les syndiqué-es à la FIM-CSN ont en effet réussi à trouver un terrain d’entente qui garantit à tous les travailleurs des conditions de travail améliorées, tout en contribuant à la pérennité du chantier. »