À l’occasion de la Journée internationale des musées, le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ) tient à souligner l’extraordinaire travail effectué par les institutions muséales du Québec et son personnel.

Mot à la mode s’il en est un, le confinement fait partie de nos vies depuis déjà plus de deux mois. Il a assené un coup brutal à la culture, assurément l’un des grands secteurs éclopés au Québec depuis l’éclosion de la pandémie. Les tourniquets des théâtres, cinémas, expositions, musées ont d’ailleurs été parmi les premiers à être contraint à l’arrêt.

Cependant, les institutions muséales ont fait preuve d’une incroyable faculté d’adaptation face à la crise. Pour rendre accessibles notre patrimoine, notre histoire et notre culture – repoussant ainsi les limites du confinement et de son corollaire, l’isolement – les initiatives numériques ont été foisonnantes : expositions et visites virtuelles, parcours éducatifs, recueil d’une mémoire collective du confinement, séries vidéo, balados, collections en ligne, documents, matériel pédagogique et bien d’autres.

Malgré la période de confinement, les institutions muséales ont su nous divertir, nous instruire et nous permettre de nous évader. Durement touchés par la crise, les créateurs québécois n’ont pas été oubliés par ces instituions, car certaines ont lancé des campagnes de financement et procédé à l’acquisition d’œuvres d’artistes établis et actifs au Québec afin de les soutenir.

Alors que s’amorce le déconfinement au Québec, les institutions muséales planifient une éventuelle reprise des leurs activités, tout en réfléchissant aux conditions auxquelles cette reprise serait assujettie. Le défi est de taille, car les écueils risquent d’être nombreux.

À travers le monde, de nombreuses institutions muséales ne pourront rouvrir sans aide financière. Le retour de l’activité touristique s’annonce long, ce qui risque d’aggraver leur manque de liquidités, d’autant que les initiatives numériques des musées génèrent peu de revenus. Signe d’une situation critique, le directeur du Musée d’histoire de Barcelone a même suggéré l’idée d’un plan Marshall pour les musées.

Au Québec, les institutions muséales ont composé avec d’importantes compressions budgétaires au cours des dernières années. Parmi les impacts perçus des compressions budgétaires ayant affecté certaines organisations, notons, entre autres, des difficultés de recrutement, des suppressions de postes, des charges de travail alourdies et la perte d’expertise.

Pourtant, l’importance des institutions muséales pour la société en matière de patrimoine collectif, de bien-être et de santé, de diffusion culturelle, de promotion et de protection de la langue et sur le plan économique n’est plus à faire, car chaque dollar investi en culture génère des retombées importantes.

Nos institutions muséales se révèlent comme un inestimable service essentiel, particulièrement en période de confinement. Elles jouent un rôle crucial pour la mise en valeur, la numérisation, la conservation, le rayonnement au Québec et hors Québec, sans oublier leur formidable rôle éducatif. Elles contribuent au décloisonnement des esprits en offrant aux Québécois un accès riche, varié et pluriel à l’art et à différentes cultures ainsi qu’une ouverture sur le monde, le tout appuyé sur une incroyable expertise.

Oui, des choix difficiles devront être faits pour assurer la relance économique du Québec. Mais, à l’heure de ces choix, rappelons-nous le rôle rassembleur que jouent les institutions muséales. À l’occasion de la Journée internationale des musées, remercions-les de contribuer si lumineusement à briser la noirceur de notre confinement et de notre isolement.

Line Lamarre

Présidente
Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec