Édition du 1er avril 2025

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Blocus de la population civile de Gaza : Le Canada doit se permettre de critiquer lorsqu’un de ses alliés dérape...

À : L’honorable Maxime Bernier, ministre des Affaires étrangères et Commerce international du Canada.

Chambre des communes, Ottawa, ON, K1A 0A6
Cc : au très honorable premier ministre du Canada.
Cci : aux médias et au public.

Objet - situation urgente :

Blocus de la population civile de Gaza & Droit humanitaire international :
Le Canada doit se permettre de critiquer lorsqu’un de ses alliés dérape...

Cher ministre des Affaires étrangères et Commerce international du Canada,

Nous constatons, sur le site officiel de votre ministère, mais aussi dans les médias, un silence du gouvernement canadien qui nous semble totale concernant le blocus imposé contre la population de Gaza. Une crise pourtant particulière, qui concerne le droit international, donc aussi le Canada.

Demandons à n’importe qui sur la rue :
 « Que se passe-t-il quand un blocus interdit toute importation ou exportation à la population d’une région ? »
 « Une population, peut-elle survivre sans une économie si elle n’a pas les moyens de produire sa propre nourriture ? »
 « Et puis, d’après vous, est-ce qu’une société peut fonctionner avec uniquement de l’aide humanitaire ? »

En septembre 2007, il y a quatre mois déjà, le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Angelo Gnaedinger, déclarait : Le contexte actuel a de graves répercussions sur les systèmes d’approvisionnement en eau et d’égout, les hôpitaux et la situation économique des habitants de Gaza. www.icrc.org [1]] http://icrc.org/web/fre/sitefre0.nsf/html/israel-palestine-news-200907

Le 22 janvier 2008, voici quelques faits rapportés par le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques des Nations unies www.un.org [2]

 Il a rappelé qu’en décembre, 43,5% des besoins commerciaux de base en matière de nourriture seulement étaient assurés ;

 Le peu d’essence dont Israël permet l’importation « signifie des coupures de 8 à 10 heures chaque jour au centre de Gaza […] » ;

 1 personne en Israël (un Équatorien) a été tuée par une roquette
et 11 personnes ont été blessées par 150 roquettes ;

 42 personnes en Palestine ont été tuées et 117 personnes ont été blessées par l’armée israélienne qui a lancé 8 incursions sur le terrain, 15 frappes aeriennes et 10 tirs de missiles la semaine dernière.

Sur l’aide humanitaire permise par Israël

Les organismes défendant les droits humains ont mentionné qu’un tel blocus est un châtiment collectif contraire au Droit humanitaire international. Il s’agit d’une politique gouvernementale, imposée par la force, violant massivement des droits humains fondamentaux, et ce, même après de nombreux mois de dénonciation des instances internationales tant étatiques que civiles. La Coalition de Québec pour la paix n’a pas à se censurer et doit affirmer qu’une telle politique est un crime contre l’humanité au sens légal. Le fait qu’Israël permet désormais l’aide humanitaire ne peut jamais justifier un tel crime : on ne doit jamais excuser un crime contre l’humanité.

Nous ne demandons aucune accusation, mais uniquement que le Gouvernement du Canada ait le courage moral de déclarer publiquement qu’un blocus imposé contre une population civile, même en permettant une aide humanitaire, est incompatible avec les valeurs du Canada et le droit international.

Imaginons si c’était le Canada ?

Si un jour des forces canadiennes imposaient un blocus à une communauté au Canada, pendant ne serait-ce qu’une semaine, en permettant uniquement certaines denrées humanitaires, nous estimons qu’il serait tout à fait adéquat que les gouvernements d’Israël ou des Etats-Unis demandent au Canada de s’abstenir d’un tel blocus violant l’esprit du Droit humanitaire international, dont les conventions internationales estimées fondamentales ou obligatoires. Évidemment, cet exemple est très modéré en comparaison aux actions des forces armées israéliennes.

Et l’occupation ? Même George W. Bush la reconnaît... et vous ?

La BBC rapportait le 10 janvier 2008 que le Président des Etats-Unis a déclaré qu’Israël devait cesser son occupation pour qu’il soit possible de créer un État palestinien viable. [3]
Vous comprendrez, qu’au-delà du crime international commis actuellement contre les gens de Gaza, nous ne pouvons oublier de mentionner que la Palestine est non seulement occupée, mais découpée par plus de cent colonies israéliennes et un mur militaire transgressant toute limite palestinienne, construites de manière illégale selon la Cour internationale de Justice des Nations unies et même selon la Cour suprême d’Israël. Si le Président Bush peut demander la fin de l’occupation, on doit comprendre que vous avez la permission de le faire maintenant...

La Coalition de Québec pour la paix demande que le gouvernement canadien prenne position publiquement et fasse les pressions politiques nécessaires pour que cessent le blocus contre Gaza, les incursions et attaques dans les territoires palestiniens occupés et pour que soient respectés les droits humains fondamentaux.


[1Gaza et Cisjordanie – Bulletin CICR n°26 / 2007 : Dernier compte rendu des activités du CICR sur le terrain (26-09-2007). [ En ligne, vu le 2 fév. 2008

[2Gaza : B. Lynn Pascoe appelle à la réouverture d’urgence des points de passage (Centre des Nouvelles de l’ONU, 22 jan. 2008). [En ligne, vu le 22 jan. 2008] http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=15640
 :

[3US President George W Bush has said Israel must end occupation of Arab land to enable the creation of a viable Palestinian state (BBC, Jan 10, 2008).

Mots-clés : Communiqués

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