Les améliorations apportées au régime d’assurance-chômage constituent une avancée importante en matière de reconnaissance des droits des chômeur.se.s. En effet, les prestations d’assurance-emploi seront accessibles après seulement 120 heures travaillées, quel que soit le taux de chômage dans la région habitée. Les chômeur.se.s pourront également recevoir un minimum de 500 dollars par semaine, pendant un minimum de 26 semaines.
Le MASSE tient à rappeler que sans ces améliorations, deux millions de prestataires de la PCU - dont 400 000 Québécois.e.s - se seraient aujourd’hui retrouvé.e.s sans revenu, alors que 750 000 autres auraient vu leurs revenus diminuer de manière considérable.
C’est dire que le gouvernement n’a pas bonifié temporairement le régime parce qu’il est trop généreux, mais parce qu’il existe de profondes lacunes au régime d’assurance-emploi existant qui doit, plus que jamais, être réformé.
Des mesures temporaires
Le MASSE rappelle que ces assouplissements des critères d’admissibilité, bien qu’ils soient un pas dans la bonne direction, suspendent seulement temporairement les multiples injustices du régime d’assurance-chômage.
« Les problèmes sont connus depuis longtemps. Il faut que le gouvernement cesse de mettre en place des mesures temporaires et entame dès maintenant, en collaboration avec les différent.e.s acteur.trice.s du milieu, un travail visant à réformer de manière permanente le régime », affirme Sylvain Lafrenière, coordonnateur du MASSE.
« Quand est-ce que le gouvernement décidera de s’attaquer sérieusement au problème du trou noir vécu par les travailleur.se.s de l’industrie saisonnière, de mettre un terme à la discrimination injustifée du régime à l’égard des femmes et de contrer la faible accessibilité des travailleur.se.s. à temps partiels aux prestations d’assurance-chômage ? », demande Kim Bouchard, présidente du MASSE.
Lorsque le gouvernement fédéral annonce ses intentions d’adapter le régime d’assurance-emploi à la réalité du 21e siècle, et ce, sans apporter davantage d’éclaircissements sur la manière dont il s’y prendra, il ne fait qu’alimenter le climat d’incertitude auquel sont déjà confrontés depuis plusieurs mois des millions de chômeur.se.s.
« Cette inquiétude est actuellement extrêmement palpable chez les prestataires de la PCU qui ne remplissent pas les critères d’admissibilité de l’assurance-emploi et qui ne savent toujours pas quand le projet de loi C-2, qui permettra d’instaurer les prestations pour le relance économique (PCRE), sera adopté », explique Sylvain Lafrenière.
Participe de cette inquiétude les nombreuses zones grises concernant le remboursement des sommes payées en trop, le manque d’informations claires quant aux démarches à suivre pour déposer une demande, sans parler des délais qui seront occasionnés par le traitement des renseignements supplémentaires que devront fournir les chômeur.se.s pour percevoir les prestations.
Mettons fin aux confusions et à l’insécurité généralisée. Dotons-nous, une fois pour toute, d’un régime d’assurance-chômage juste et universel.
1- Hébert, Guillaume. Un régime d’assurance-emploi digne du XXI siècle ?
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