Le plan solidaire prévoit couvrir l’ensemble des soins dentaires pour les personnes de moins de 18 ans et les bénéficiaires de l’aide sociale. Pour les adultes, les nettoyages et les soins préventifs seront remboursés à 80% et les soins curatifs seront remboursés à 60%. Les traitements esthétiques ne seront pas remboursés.
Trois Québécois.es sur quatre appuient la proposition de Québec solidaire. Et pour cause : l’an dernier, les familles québécoises ont déboursé en moyenne 530 $ pour aller chez le dentiste, soit 26 % plus cher qu’il y a cinq ans. C’est sans compter qu’une personne sur quatre a tout simplement renoncé à des soins dentaires, faute de moyens. Pour Québec solidaire, l’urgence de répondre à la demande populaire se fait sentir.
« L’assurance dentaire est l’une de nos idées les plus populaires pour une bonne raison : elle parle aux gens d’une réalité qu’ils connaissent trop bien. On a mis le doigt sur un gros bobo. Tellement que le PLQ s’est senti obligé de dépoussiérer une vieille promesse de Jean Charest pour se sauver la face. Mais personne ne tombe dans le panneau. Ils ont eu 15 ans pour faire quelque chose et ils n’ont rien fait ! » a lancé Manon Massé.
Cap sur la prévention dans les milieux de vie
Offrir des soins préventifs améliore la santé bucco-dentaire et permet d’éviter de recourir aux soins curatifs. Un gouvernement solidaire mettra ainsi l’accent sur l’éducation et la prévention dans les milieux de vie en donnant de l’autonomie aux hygiénistes dentaires, formées spécifiquement pour poser des actes préventifs. Contrairement à huit provinces canadiennes, le Québec ne permet pas aux hygiénistes dentaires de pratiquer de manière autonome.
« Mieux vaut prévenir que guérir, mais ce n’est pas ce qu’on fait en ce moment. Le gouvernement a plié devant le pouvoir médical sur toute la ligne. Dans les établissements de santé, la facturation à l’acte empêche les infirmières de faire leur boulot ; dans les cabinets de dentiste, les hygiénistes dentaires ne peuvent pas travailler sans supervision des dentistes », a déploré Christine Labrie.
Un gouvernement solidaire va réformer le Code des professions pour permettre aux hygiénistes dentaires de travailler dans leur champ d’expertise sans la supervision d’un dentiste et déployer un vaste programme de soins d’hygiène dentaire préventifs dans les CPE, les écoles, les CLSC et les CHSLD.
Des nettoyages, des examens de routine, des scellants ou des contrôles préventifs seront ainsi offerts à l’ensemble de la population par les hygiénistes dentaires sur le terrain. Leur permettre de prendre plus de responsabilités permettra aussi de réduire les coûts.
« Quand on sait qu’un scellant ou un vernis spécialisé posé par une hygiéniste dentaire peut éviter des dépenses deux fois plus importantes pour un plombage, leur donner l’autonomie que les hygiénistes demandent représente de grosses économies pour l’État et la population », a affirmé Mme Labrie.
Le plan solidaire pour une assurance dentaire en quatre volets
– Réforme du Code des professions du Québec pour permettre aux hygiénistes dentaires de pratiquer dans leur champ d’expertise sans supervision d’un dentiste.
– Plan d’action en soins buccodentaires préventifs pour augmenter les actions du secteur public, à travers les écoles, les CLSC et les CHSLD, en matière de prévention et de suivi des populations vulnérables.
– Négociation d’une table de prix avec les dentistes et les hygiénistes dentaires à partir de celle de RAMQ.
– À la fin d’un premier mandat, l’ensemble de la population est couverte par une assurance dentaire publique et universelle.
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