Nous accueillons favorablement la promesse du ministre de la sécurité publique de faire que cela « ne va pas rester sans qu’on y donne des suites ». « Cependant, il s’agit de faire plus pour véritablement démontrer la volonté politique de proposer des solutions durables génératrices de changements dans les relations de la police avec les femmes autochtones » déclare Béatrice Vaugrante, directrice générale d’Amnistie internationale Canada francophone.
Cette enquête doit entre autres considérer deux demandes déjà faites au gouvernement du Québec.
L’enquête en cours sur les évènements de Val d’Or doit respecter des exigences de transparence, tel que demandé par plusieurs organismes, dont Amnistie internationale, dans une lettre ouverte au premier ministre Couillard du 18 février 2016. Les enquêtes de la police sur la police sont par nature discréditées. Le rapport final de l’observatrice indépendante doit être public. Il doit faire état de son appréciation du caractère impartial, indépendant et crédible de l’enquête. Les résultats de l’enquête du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) doivent être rendus publics et le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) doit expliquer sa décision dans l’éventualité où il déciderait de ne pas intenter de poursuites contre les policiers incriminés.
Depuis des années, les organismes autochtones, comme ceux de la société civile, ont documenté les violences faites aux femmes autochtones. Maintenant que le gouvernement du Canada a annoncé la mise en place de l’enquête nationale sur les disparitions et assassinats de femmes autochtones, il est d’une importance cruciale que le gouvernement du Québec participe activement à cette enquête qui doit couvrir aussi les violences faites aux femmes autochtones par les corps de police sensés les protéger contre les assassinats et disparations, et contre toute violence. Amnistie internationale a écrit une lettre au premier ministre Couillard le 10 février 2016 demandant au gouvernement du Québec son engagement dans l’enquête nationale.
« Les violences envers les femmes autochtones sont inacceptables et demandent un ferme engagement des autorités politiques et juridiques afin que la société québécoise dans son ensemble offre sécurité et justice aux femmes autochtones », conclut Karine Gentelet, présidente d’Amnistie internationale Canada francophone.