Édition du 17 décembre 2024

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Éducation

Aides à la classe au primaire - Oui, mais pas si c'est du « cheap labour »

MONTRÉAL, le 21 avril 2023 - En séance de négociation hier, le principal regroupement d’employé-es de soutien scolaire du Québec a présenté aux représentants patronaux ses propres propositions concernant les aides à la classe.

« Le gouvernement affirme qu’il veut discuter de sa proposition d’ajout d’aides à la classe, mais refuse d’en discuter à notre table de négociation. Nous sommes d’accord que cette proposition peut contribuer à réduire la précarité d’une partie du personnel de soutien et à augmenter les heures de travail, notamment pour les éducatrices en service de garde. Mais attention, les aides à la classe ne doivent pas être vus comme du « cheap labour » ni servir à pallier ou à remplacer des services spécialisés de soutien. En négociation hier, nous avons pris les devants en exposant nos préoccupations et en présentant nos propositions visant à s’assurer que ces tâches permettent concrètement de diminuer la précarité vécue par un grand nombre d’employé-es de soutien touché par la proposition du gouvernement. Avec nos propositions, nous tendons la main au gouvernement afin que le tout soit discuté à la bonne tribune, avec les représentantes et les représentants élu-es des personnes concernées », déclare madame Annie Charland, présidente du secteur scolaire de la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN).

En ce sens, rappelons que la majeure partie du personnel de soutien scolaire au Québec vit de la précarité d’emploi. Plusieurs doivent cumuler deux emplois pour subvenir à leurs besoins. « Pour réduire et ne pas aggraver cette précarité, les tâches d’aide à la classe doivent absolument être incluses dans les postes afin que ces personnes bénéficient des avantages de la convention collective. Faire autrement confinerait les personnes affectées à l’aide à la classe au statut de « cheap labour ». Pour l’instant, nous avons plusieurs interrogations, les informations étant très minces. Par exemple, comment le gouvernement a-t-il évalué le besoin de 4000 aides à la classe partout dans le réseau et comment compte-t-il assurer leur répartition ? Nous ne le savons pas. Le gouvernement et ses représentants patronaux doivent faire preuve de transparence et répondre à nos questions », continue Mme Charland.

Cette dernière souligne aussi l’importance que les budgets dédiés à l’aide à la classe ne soient pas compensés par des coupes dans les autres services directs à l’élève. « L’ajout d’aides à la classe doit impérativement être pensé conjointement avec la bonification des services d’adaptation scolaire qui sont donnés, notamment, par les techniciennes en éducation spécialisée et les préposé-es pour les enfants handicapés. Le gouvernement parle d’ajout d’aides à la classe pour les « classes difficiles » ou pour les « enfants ayant des difficultés ou des défis particuliers ». Or, soutenir les enseignantes et les enseignants en classe n’est pas la même chose que d’offrir un service direct à l’élève présentant des défis particuliers. Et comme les employé-es en adaptation scolaire représentent un coût horaire supérieur, nous craignons que les directions soient tentées de remplacer ces services spécialisés en favorisant les tâches d’aide à la classe pour économiser des coûts. L’aide à la classe ne doit pas être un « plaster », mais un outil complémentaire », poursuit la présidente.

En terminant, Mme Charland observe que le gouvernement souligne à grands traits que l’ajout d’aides à la classe répond aux préoccupations quant à la surcharge de travail du personnel scolaire, en particulier des enseignantes et des enseignants. « À ce sujet, nous exigeons qu’il porte également attention aux problèmes de surcharge de travail du personnel de soutien dans le cadre de la négociation », conclut-elle.

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