Comment interpréter autrement le dépôt du projet de loi 495 de l’adéquiste Bonnardel, en mai dernier, et celui du conservateur Hiebert, C317, au début d’octobre ? Les sentiments antisyndicaux de leurs partis sont bien connus. Plutôt que de demander des comptes aux entreprises privées et acteurs de la finance, instigateurs de la crise qui perdure, on vise les syndicats qui, eux, tentent de préserver les acquis sociaux et de mettre la population un peu à l’abri des conséquences de ladite crise.
Le projet de loi C317 est complètement injustifiable ! Il insère dans la Loi de l’Impôt sur le Revenu de nouvelles dispositions visant uniquement les syndicats, sous prétexte qu’ils seraient indirectement subventionnés. Il les obligerait à divulguer, dans un rapport annuel, leurs états financiers et autres renseignements détaillant les sommes allouées aux activités de relations de travail, de représentations politiques et de lobbying.
Les organisations syndicales sont totalement démocratiques et font preuve d’une transparence exemplaire envers leurs membres. Nos budgets sont adoptés par des instances démocratiques, en plus d’être scrutés par des vérificateurs externes ; nos initiatives politiques et syndicales sont décidées de la même façon. Nos représentants sont élus et redevables aux membres de nos organisations.
Qu’en est-il pour les bonzes de la finance et du patronat, qui profitent le plus des largesses fiscales et des subventions gouvernementales ? Pourquoi n’en demande-t-on pas autant aux Chambres de commerce, au Conseil du patronat et à l’Institut économique de Montréal ? Qui les finance ? Pour qui travaillent-ils ? Pourquoi les entreprises privées et grandes multinationales exploitant nos ressources à coup de subventions faramineuses, ne sont-elles pas tenues d’en faire autant ? Pourquoi les gouvernements tolèrent-ils que le monde de la finance, responsable de la crise financière, continue à verser à ses dirigeants des primes ahurissantes avec l’argent des contribuables ?
Nous dérangeons ! Nous sommes le porte-voix de la majorité silencieuse en dénonçant les abus d’une minorité qui accapare une part éhontée de la richesse par toutes sortes de stratagèmes fiscaux, voire même de corruption. Quoi qu’en disent les initiateurs de ces projets de loi antisyndicaux, ils n’ont pas été déposés au bénéfice de la population, mais bien au profit des plus riches. Leurs excès sont aujourd’hui la source de cette imposante mobilisation planétaire. Les syndiqués des organisations membres du SISP ne se laisseront pas faire !