« Il y a chaque année trois fois plus de décès des suites du travail que de victimes de meurtre. Et pourtant, les gouvernements qui se sont succédés depuis 1979 ont lambiné sur l’implantation des mécanismes de prévention dans tous les milieux de travail. Ça suffit ! Nous nous attendons à ce que le ministre du Travail y remédie dans sa réforme. Là où les mécanismes de prévention ont été appliqués depuis 40 ans, on a vu une diminution des accidents et des décès. Ne ratons pas le bateau avec la prochaine réforme », lance Alain Croteau, précisant que 226 personnes sont décédées des suites du travail en 2018, alors que 83 personnes ont succombé à un homicide.
Pourtant seulement 11,6 % des travailleurs québécois bénéficient des quatre mécanismes de prévention prévus par la loi, ce que dénonçait d’ailleurs plus tôt cette année le rapport du Vérificateur général du Québec. Ces quatre mécanismes impliquent une participation des travailleurs. Il s’agit du comité de santé et sécurité paritaire, du représentant à la prévention, du programme de prévention et du programme de santé spécifique à l’établissement (inclus dans le programme de prévention).
Au cours de l’assemblée, il a également été question de l’environnement et de la réduction des GES en secteur industriel. Les Métallos estiment que les gouvernements doivent soutenir la modernisation du secteur industriel pour améliorer leur bilan carbone. Ils réclament également une taxe carbone aux frontières pour rétablir l’équité entre des produits fabriqués au pays de façon moins polluante et d’autres provenant de pays aux normes environnementales plus laxistes. « Si les industries d’ici font des efforts, elles ne doivent pas se faire damer le pion par des produits provenant d’ailleurs dont la fabrication implique beaucoup plus de GES et qui sont transportés sur des bateaux géants tout autant polluants. La fiscalité doit permettre de rétablir l’équilibre », fait valoir Alain Croteau.
Vendredi matin, il a aussi été question de la pénurie de main-d’œuvre et de ses effets sur les conditions de travail. « Les entreprises doivent envisager des hausses de salaire plus importantes et améliorer les conditions de travail. Il en va de leur compétitivité », poursuit Alain Croteau.
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