En effet, les interventions en violence ont augmenté considérablement et leur complexité s’est accrue. Confinées avec un conjoint violent, prises à composer avec les choix de l’autre parent en matière de santé, en difficultés financières à cause de la pandémie, aux prises avec une crise du logement exacerbée et inquiètes à l’idée d’attraper la COVID dans les ressources d’hébergement, plusieurs femmes ses sont tournées vers leur centre de femmes pour briser l’isolement, chercher du réconfort et trouver de l’aide de première ligne. « Les centres ne sont pas identifiés à une problématique en particulier, explique Stéphanie Vallée, co-coordonnatrice à L’R des centres de femmes. Ainsi, pour beaucoup de femmes, il s’agit de la première ressource vers laquelle se tourner sans avoir à s’engager dans une démarche ».
Il faut dire que, pandémie ou non, les centres sont en première ligne en matière de lutte contre les violences systémiques faites aux femmes. En effet, selon un sondage mené en 2018 auprès des travailleuses de 82 centres, plus de 90% ont répondu intervenir en violence psychologique, verbale, sexuelle, économique et physique. C’est que, face à des ressources institutionnelles surchargées, couteuses ou stigmatisantes, plusieurs femmes se tournent vers les centres qui offrent des services gratuits, dans une approche globale, féministe et intersectionnelle. « Les centres font appel aux expériences des femmes, explique Mme Vallée, et favorisent la collectivisation des vécus afin de briser l’isolement et de tisser des solidarités. C’est une démarche qui permet aux femmes de reprendre du pouvoir sur leurs vies tout en transformant les communautés ».
Cette expertise ne date pas d’hier mais, depuis 2019, il s’agit d’une priorité d’action donnée au regroupement par l’assemblée générale. L’R a depuis mis sur pied le programme En’Rayer les violences, qui vise à développer l’analyse de L’R et des stratégies communes à tous les centres, en plus de collaborer avec Trajetvie à documenter les pratiques d’intervention en violence dans les centres. Plus récemment, À l’occasion des 12 jours, la balado « On brasse de L’R » a choisi de décortiquer les violences systémiques et l’intervention féministe à travers une discussion intergénérationnelle.
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