Une centralisation des services excessive amène des risques pour les usagers
Rappelons qu’à la suite de la réforme Barette en 2015, différentes fermetures ont eu lieu dont le département et l’urgence psychiatrique de l’Hôpital du Saint-Sacrement ainsi qu’à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus. Les urgences psychiatriques de la région ont été concentrées, entre autres au CIUSSS-CN, amenant ainsi une surcharge pour le personnel. L’urgence psychiatrique se retrouve ainsi au milieu de l’urgence régulière du CHUL, qui est sous la responsabilité d’une autre direction, celle du CHU de Québec.
Ainsi, les soins psychiatriques adultes et ceux de nature pédiatrique partagent la même salle d’attente. ’’ Ça donne lieu à des situations où des personnes très instables, souvent intoxiquées et présentant un fort potentiel d’agressivité se retrouve à côté de jeunes enfants qui deviennent témoins malgré eux de situations complètement surréalistes et potentiellement dangereuses. Est-ce qu’une personne doit mourir pour que les choses changent ? ’’ de s’indigner les deux syndicats. Cette situation est inconcevable d’autant plus qu’il existe des budgets pour améliorer la prévention et l’aménagement sécuritaire des lieux dans la convention collective actuelle.
Des efforts insuffisants pour protéger la santé et la sécurité du personnel
Il y a plus d’un an, à la suite d’un évènement traumatique survenu dans la salle d’attente en présence d’une vingtaine enfants, mais aussi à la suite à de nombreuses agressions subies par leurs membres, le STT du CHU de Québec avait déposé une plainte. ’’Des histoires de menaces envers des préposées aux bénéficiaires ou encore d’arrêt de travail à la suite de coups de pied reçus de patients, j’en ai des centaines’’ d’illustrer Frederic St-Hilaire, agent syndical au CHUL. ’’Ça fait plus d’un an que l’employeur s’est engagé à bâtir une salle sécurisée et à ajouter de détecteurs de métaux, mais à ce jour rien n’a été mis en place.
Même son de cloche du côté du syndicat du CIUSSS qui avait aussi déposé une plainte. ’’Encore, le soir et la nuit, c’est entre autres des préposées aux bénéficiaires qui doivent intervenir s’il y a des agressions. Il y a quelques agents de sécurité d’une compagnie privée, mais aucun directement sur place. Ils arrivent le plus souvent quand la situation est revenue sous contrôle, et de toute façon, ils ne sont pas formés pour intervenir auprès des usager-es en psychiatrie. Ils bousillent nos interventions. Ça donne quoi de payer une entreprise privée pour ça ? ’’ de déclarer Roger Laprise, président par intérim du STT du CIUSSS-CN-CSN. Les deux syndicats sont d’avis que l’ajout d’agent d’intervention, formé pour intervenir auprès d’usager-es violents ou armés, présent en tout temps à l’urgence du CHUL et à l’urgence psychiatrique est essentiel.
En pleine pénurie de main-d’œuvre, il devient urgent de redresser la situation, car les difficultés de rétention et d’attraction du personnel s’accentuent. Les syndicats s’attendent à des changements rapides pour que leurs membres puissent travailler dans un environnement sain et sécuritaire.
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