La tenue de cet évènement est tout simplement un affront pour les travailleuses et les travailleurs. Elle se déroule dans un contexte où le personnel des établissements de santé et des services sociaux de la région de Laval doit composer avec de nombreux bouleversements à la suite de la fusion des établissements, aux compressions budgétaires ainsi qu’une difficile négociation locale avec l’employeur.
Un bilan à notre saveur
La présidente du SIIIAL-CSQ, Isabelle Dumaine, profite de cette occasion pour rappeler le bilan catastrophique du gouvernement Couillard : « Depuis l’adoption de la Loi 10, les 182 CSSS ont été réunis en 33 CISSS et CIUSSS, centralisant les décisions et réduisant drastiquement la proximité avec les utilisateurs du réseau. Créant une plus grosse organisation, le ministre Barrette a un constat d’échec flagrant : les soins rendus sont moins humains et une dégradation constante de ce qui est jugé acceptable par leurs yeux en matière de qualité des soins. »
En ce qui concerne le projet de loi no130, le bilan n’est guère mieux : la réduction du temps d’attente maximal à l’urgence cause un effet pervers, ce que l’on appelle le phénomène des « portes tournantes ». Afin de simplement satisfaire les objectifs statistiques du Ministère, le personnel soignant n’est plus en mesure de prendre tout le temps nécessaire afin de pourvoir aux suivis médicaux. Aussitôt partis, les patients sont de retour.
Les conditions de travail du personnel de la santé se sont nettement dégradées au cours des quatre dernières années : augmentation des heures supplémentaires volontaires et imposées, instabilité des quarts de travail, conciliation difficile entre la famille et le travail, augmentation des cas de violence et d’épuisement professionnel. Le gouvernement entretient des contextes de travail inhumains pour les travailleuses et les travailleurs qui soutiennent à bout de bras le réseau de la santé.
Des négociations locales qui n’aboutissent pas
Pour Isabelle Dumaine, la tenue de ce genre d’évènement est désolante : « Alors que nous sommes en pleine négociation locale avec l’employeur, nous considérons la tenue de ce bilan comme manque de respect envers le personnel de la santé. Dans un contexte électoral, les bonnes considérations du gouvernement pour la conciliation travail-famille devraient déjà être démontrées dans les offres patronales. Mais ce n’est pas le cas. L’employeur souhaite ni plus ni moins une précarisation de nos conditions de travail et de nos emplois qui n’est pas sans conséquence pour les patients. »
Une présence marquée
Le constat est donc clair : il ne reste plus qu’à se faire entendre. C’est pourquoi les membres des syndicats impliqués dans la négociation à Laval sont venus clamer haut et fort le ridicule de la tenue d’un bilan en matière de santé lors de cette rencontre à saveur partisane. « Le gouvernement ne nous laisse d’autre choix que de défendre l’intérêt et les conditions de travail des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires. Il a bien peu d’égards pour le personnel de la santé à bout de souffle qui poursuit un engagement constant envers les patients, réclamant à juste titre des soins auxquels ils ont droit » soulève Isabelle Dumaine.
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