« Une fois par année, nous parcourons l’ensemble des régions où nous avons des membres afin de pouvoir échanger et discuter. Mais c’est aussi un bon moment pour faire le point sur les dossiers chauds spécifiques à chacune des régions », a expliqué Renaud Gagné, directeur québécois d’Unifor.
Les emplois dans le secteur de la forêt sous pression
Le syndicat a profité de la tournée pour lancer une pétition dans le dossier du caribou forestier. « Nous voulons que les mesures de protection qui pourraient avoir un impact sur l’emploi soient mises en suspens, le temps d’obtenir les conclusions d’études scientifiques sur les raisons du déclin de certaines populations de caribous forestiers », a expliqué le dirigeant syndical.
À défaut, il est demandé aux gouvernements de s’assurer que toute mesure de protection tienne aussi compte des répercussions socio-économiques sur les régions. Finalement, il est requis de mettre en place des mesures alternatives et/ou de transition pour soutenir les travailleurs et l’industrie.
Le problématique dans ce dossier aux yeux du syndicat, c’est que les études sont imparfaites et non concluantes sur l’origine du déclin de certaines populations de l’espèce. Est-ce l’activité humaine, les exploitations forestières, les changements climatiques, la maladie, la présence des cerfs, celle des prédateurs ou d’autres facteurs qui sont à l’origine de la baisse de certains cheptels ? Bien difficile de répondre à cette question. Voilà pourquoi le syndicat a mis en place cette pétition en appui aux travailleurs de la forêt et aux communautés qui dépendent de cette industrie.
Finalement, le syndicat a aussi abordé la problématique des taxes sur le bois d’œuvre qui demeure entière. « On en est à notre énième querelle et rien n’est réglé. On comprend que cette négociation a toujours été exclue des pourparlers sur l’Accord États-Unis, Mexique, Canada (AEUMC) mais c’est tout de même dommageable, d’autant plus que les prix du bois d’œuvre ont chuté », a indiqué M. Gagné. « On souhaiterait vraiment une solution à long terme dans ce dossier. En fait le bois d’œuvre devrait être partie prenante de l’AEUMC et ne pas être imposé. Point à la ligne. », a conclu M. Gagné.
Boycottage des véhicules GM assemblés au Mexique
Le syndicat a aussi profité de son passage pour faire connaître cette campagne de boycottage des véhicules GM assemblés au Mexique. « Nous avons mis en place cette campagne en raison de l’attitude inacceptable de GM. Cette compagnie qui a frôlé la faillite et qui a été maintenue en vie grâce à l’argent des contribuables canadiens et québécois nous remercie aujourd’hui en fermant ses usines, c’est scandaleux », a dénoncé Renaud Gagné.
Rappelons que GM a annoncé la fermeture de son usine d’Oshawa en novembre dernier de même que la fermeture de quatre autres établissements aux États-Unis. Ces annonces surviennent alors que cette entreprise fait des profits records de l’ordre de 6 milliards de dollars pour les trois premiers trimestres de 2018 et prend de l’expansion au Mexique où les salaires sont de deux dollars l’heure.
Malgré plusieurs tentatives de règlement avec l’employeur, Unifor n’a eu d’autres choix que de se résoudre à cet appel au boycottage. Pour savoir si la voiture GM que vous convoitez a été fabriquée au Mexique, rien de plus simple, examinez le numéro d’identification du véhicule (NIV), s’il commence par 3, n’achetez pas !
Négociation du contrat modèle dans la forêt
Au cours des prochains mois, le contrat modèle dans les opérations forestières sera à renégocier. Rappelons que le dernier contrat, une première dans ce secteur, a été conclu en 2015 avec Produits forestiers Résolu (PFR). Cette année encore, les négociations se dérouleront avec PFR afin d’établir le nouveau modèle qui sera ensuite négocié avec les autres entreprises du secteur. Le syndicat Unifor représente plus de 1 500 membres dans ce secteur au Québec.
Élections fédérales 2019
Comme il a été fait lors des élections québécoises, le syndicat Unifor présentera ses revendications aux différents partis politiques et aux candidates et candidats afin d’obtenir leur appui. Le travail est déjà amorcé et « on profite de la tournée pour bâtir nos équipes dans toutes les régions », a expliqué Renaud Gagné. D’autres actions régionales sont à venir au cours des prochains mois à cet égard.
Campagne de recrutement des aides-pêcheurs
À la demande d’aides-pêcheurs de la Gaspésie, Unifor a lancé une campagne de recrutement en de ce groupe de travailleurs qui rencontre plusieurs difficultés. En effet, l’expertise et les compétences des aides-pêcheurs n’étant pas reconnues et respectées à leur juste valeur, leur situation est difficile.
Au sens du Code du travail, la situation des aides-pêcheurs est complexe et présente un défi. « C’est pourquoi nous avons décidé d’adopter une stratégie différente. Il s’agit de regrouper les aides-pêcheurs au sein d’une section communautaire » a expliqué le dirigeant syndical.
La mission de ce regroupement serait de :
– Réunir les 500 aides-pêcheurs de Gaspé-Sud ;
– Fixer des objectifs réalistes pour assurer un équilibre dans l’industrie ;
– Devenir la voix des travailleurs auprès des instances gouvernementales ;
– Faire reconnaitre le statut d’aide-pêcheur (livrets de pêcheurs) afin que cette reconnaissance de statut devienne conditionnelle à l’embauche.
Au sein d’une section communautaire du syndicat Unifor, les aides-pêcheurs pourront ainsi se donner les moyens de pouvoir influencer les diverses instances du secteur. « Si tout va bien avec cette campagne, nous allons l’étendre à la grandeur de la Gaspésie et sur la Côte-Nord, là où les aides-pêcheurs se retrouvent », a indiqué M. Gagné.
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