« Nous venons nous assurer que personne ne sera victime de l’odieuse réforme pilotée par la ministre Diane Finley », explique Hans Marotte, porte-parole du Mouvement Action-Chômage de Montréal. « En vertu d’un projet spécial actuellement en cours, la ministre envoie ses représentants au domicile de certains prestataires, sans s’annoncer, pour vérifier si ceux-ci respectent les nouvelles obligations imposées par la réforme ; nous venons vérifier, quant à nous, si les prestataires sont traités équitablement par Service Canada et reçoivent les prestations auxquelles ils ont droit sans se faire harceler. » Les groupes de défense des chômeurs et chômeuses rapportent déjà des cas où des prestataires se sont vus couper leurs prestations, pour des raisons aussi inacceptables que le simple fait de ne pas avoir été à la maison pour répondre à un appel téléphonique non annoncé d’un enquêteur de Service Canada.
Depuis déjà plusieurs mois, un nombre impressionnant d’organismes et de citoyennes et citoyens dénoncent ce qu’ils qualifient de « saccage » du régime d’assurance-emploi. Les opposants à la réforme Finley en ont principalement contre l’obligation désormais imposée aux prestataires d’accepter n’importe quel type d’emploi à un salaire et à des conditions inférieures à leur emploi antérieur. Ils dénoncent aussi l’abolition des tribunaux administratifs (conseil arbitral et juge-arbitre), qui permettaient aux prestataires de faire valoir leurs droits d’une manière simple, rapide et accessible en cas de désaccord avec une décision de Service Canada.
La réforme de l’assurance-emploi aura des impacts négatifs certains dans la grande région de Montréal. Manon Perron, trésorière du Conseil central du Montréal métropolitain de la CSN, rappelle que Montréal compte bon nombre d’industries saisonnières, qu’il s’agisse du tourisme ou de l’hôtellerie, du transport scolaire, de la construction et de l’enseignement : « Une des particularités de Montréal, c’est qu’on y trouve un fort contingent de travailleurs et travailleuses à statut précaire, employés notamment par des agences de placement temporaire. La réforme Finley placera ces salariés dans une position encore plus vulnérable. »
La coalition invite toute la population de la région de Montréal à participer à la grande manifestation nationale qui aura lieu le samedi 27 avril et dont le rassemblement est prévu à midi à la place du Canada. D’autres actions auront lieu au cours des prochaines semaines pour démontrer qu’à Montréal aussi, c’est NON au saccage de l’assurance-emploi !