L’APTS désire que le ministre mette résolument le cap sur l’accessibilité des services dans le réseau public. « Jusqu’à maintenant, Gaétan Barrette a préféré faire des mégas réformes de structure plutôt que de se concentrer sur les soins et services directs à la population, affirme la présidente de l’APTS, Carolle Dubé. Pourtant, les besoins sont énormes. La population attend toujours trop longtemps pour recevoir des services de psychologues, de travailleuses sociales d’ergothérapeutes ou des services diagnostiques en radiologie, entre autres. »
Un coût humain insoutenable
Les compressions d’un demi-milliard de dollars exercées depuis le dernier budget Leitao font très mal, particulièrement aux plus vulnérables de notre société : les proches aidants, les prestataires de l’aide sociale, les personnes âgées et celles qui ont des problèmes de santé mentale. « Le gouvernement dit vouloir mettre le cap sur la prospérité, ajoute la présidente. Il ne peut pas y avoir de vraie prospérité quand on coupe dans les centres de jour, la prévention et les services psychologiques, qui ne sont que quelques exemples de compressions parmi tant d’autres. Le prochain budget doit redresser la barre. »
Il est vrai que le remaniement ministériel fait davantage de place aux femmes. « C’est une bonne nouvelle, indique Carolle Dubé. Toutefois, l’austérité tous azimuts pratiquée par le gouvernement Couillard touche tout particulièrement les femmes. Le secteur public, c’est 75 % de femmes. Ce sont elles qui subissent de plein fouet les réductions draconiennes dans les budgets et qui doivent toujours en faire plus avec moins. Souhaitons que ces nouvelles venues soient particulièrement sensibles à ce sujet. »
Qui plus est, le climat de travail dans les établissements est difficile. « La pression à la performance est parfois insoutenable. La multiplication des réformes, dont celle qui vise la rationalisation des laboratoires (Optilab), ainsi que l’utilisation abusive des statistiques et des quotas mènent souvent à de la détresse psychologique pour les employés et nuisent à la qualité des services offerts. Nous demandons au ministre de cesser de prendre les professionnelles et les techniciennes pour des numéros et de mettre la pédale douce sur les réformes pour la suite de son mandat. »
En effet, le déficit zéro a un coût humain insoutenable. « Il existe pourtant des solutions qui permettraient au gouvernement d’économiser des milliards de dollars. Par exemple, la création d’un régime public d’assurance médicaments universel, la fin des coûteux partenariats public-privé, la révision du mode de rémunération des médecins, etc. Le ministre Barrette doit faire preuve d’écoute et tenir compte de l’expertise de nos membres sans quoi toute réforme est vouée à l’échec. Nous sommes d’ailleurs prêts à le rencontrer pour lui soumettre des idées neuves », de conclure Carolle Dubé.